PRÉPAS : LA GRANDE DÉFAITE DES CERVEAUX SÉNÉGALAIS
Depuis 2017, l'absence de Sénégalais admis à l'École Polytechnique de Paris par la voie des prépas est un signal d'alarme. Entre précarité financière, pression académique et choc culturel, les jeunes talents se retrouvent broyés par un système impitoyable
Si les Jeux olympiques (Jo) sont le rendez-vous des meilleurs athlètes de la planète, les classes préparatoires aux grandes écoles françaises (Cpge), surnommées « Prépas », elles, demeurent la filière d’excellence des meilleurs étudiants au monde. Il s’agit de lycées spécifiques qui forment et formatent les nouveaux bacheliers en deux ans afin de mieux les préparer aux concours très sélectifs d’entrée dans les grandes écoles françaises notamment celles d’ingénieurs. Incontestablement, la plus prestigieuse d’entre elles, c’est l’Ecole polytechnique de Paris (Epp). Malheureusement, depuis 2017, aucun Sénégalais n’a été admis dans cet établissement via les « Prépas ». Ce, contrairement aux étudiants marocains et tunisiens qui raflent les rares places réservées aux étrangers. Après avoir récemment fait une immersion dans la communauté des étudiants sénégalais en France, notre reporter Pape Ndiaye dit pourquoi cette impossibilité pour nos meilleurs élèves de franchir la porte d’entrée de cet établissement.
Considéré comme le diplôme le plus populaire au monde, le baccalauréat 2023-2024 a vécu ! Et pour beaucoup de nouveaux bacheliers sénégalais, le plus angoissant n’était pas forcément de décrocher une mention ou non. Le rêve, c’est plutôt d’aller poursuivre les études supérieures à l’étranger. Et particulièrement en France. L’essentiel, c’est de s’expatrier quitte à aller étudier le « Lingala » dans l’Hexagone.
Il est vrai qu’il y a de quoi déserter le Sénégal où de nombreux jeunes diplômés issus de nos universités publiques et privées éprouvent d’énormes difficultés à trouver un emploi correspondant à leurs études. D’où le choix irrépressible de très nombreux élèves de terminale de quitter le pays après avoir planifié leur avenir post-bac en faisant des pré-inscriptions dans les écoles et universités françaises. Pré-inscriptions généralement faites et acceptées à l’insu des pauvres parents d’élèves mis souvent devant le fait accompli.
Kh. Diop est un postier à la retraite. Domicilié à Nord-Foire à Dakar, il dit avoir subi toutes sortes de pressions de la part de son fils désirant étudier en France après son bac. « Dès la proclamation des résultats, mon fils a joyeusement exhibé son attestation de pré-inscription dans un lycée préparatoire sous réserve du bac. Non seulement il m’avait mis devant le fait accompli mais encore il m’a mis une pression terrible pour aller étudier en France. Pour lui, c’était partir ou rien puisqu’il n’imaginait même pas de s’inscrire à l’Université de Dakar. Embarrassé par cette rébellion, j’étais obligé de brader mon unique terrain situé à Malika et c’est avec l’argent de cette vente que j’ai financé son voyage. Il est vrai que la scolarité en classe prépa est gratuite dans les lycées publics français. Mais les charges relatives au logement en internat, la restauration, à l’inscription annuelle et au billet d’avion sont financièrement lourdes pour un salarié retraité comme moi » explique ce parent d’élève».
Rush vers les classes prépas !
Qu’est-ce qui donc fait courir les jeunes bacheliers sénégalais vers les classes préparatoires en France ? Du moins, les plus brillants d’entre eux. La réponse se trouve dans l’Europe des élites où la plupart des personnalités scientifiques, économiques, politiques et militaires ainsi que les lauréats de prix Nobel sont issus de grandes écoles via les prépas. En immersion dans de grandes écoles et universités situées à Paris, Lille et Nancy, « Le Témoin » s’est rendu compte que les prépas sont perçues comme des tremplins vers les carrières les plus prestigieuses de France et du reste du monde.
Les classes préparatoires ou « prépas », comme l’indique leur nom, préparent en deux (02) ans les étudiants français, sénégalais, marocains, tunisiens, belges, chinois et autres étrangers aux concours d’entrée dans les grandes écoles notamment d’ingénieurs telles que Science Po Paris, Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, Ecole Polytechnique de Paris, Haute école de commerce (HEC), Ecole Centrale Lyon, Télecom Paris, Ecole militaire Saint Cyr-Coetquidan, Ecole polytechnique de Lille, Ecole des Mines Paris, Ecole nationale de l’aviation de Toulouse, Ecole des Ponts et Chaussées voire Conservatoire national des Arts et Métiers etc…
Selon B. Seck, étudiant sénégalais à Lille, près de 150 lycées comme Henri IV, Louis Le Grand, Saint-Cyr-Coetquidan, Jean Bart, Prytanée national et autres abritent des classes préparatoires. « Ces établissements d’excellence répartis sur l’ensemble du territoire français ont été toujours considérés comme la « voie royale » pour intégrer les grandes écoles d’ingénieurs. D’ailleurs, nos professeurs ne cessent de nous rappeler que la prépa est la filière la plus prestigieuse, la plus sélective et la plus difficile au monde. C’est un système éducatif à la Française, unique en son genre et qui n’existe nulle part ailleurs car il favorise non seulement l’acquisition de connaissances techniques et scientifiques de haut niveau mais aussi cultive également un esprit critique et une capacité à travailler sous pression, des compétences souvent indispensables dans le monde professionnel. En effet, les études dans les prépas combinent excellence, rigueur académique et développement personnel, préparant ainsi les étudiants à devenir les sculpteurs de la société de demain. « Ces qualités essentielles développées par les Cpge — classes préparatoires aux grandes écoles — répondent aux futures exigences attendues en Grandes écoles d’ingénieurs : il s’agit bien d’un écosystème d’excellence global, où l’excellence de la préparation conduit à l’excellence de la formation ultérieure », a précisé notre jeune compatriote après sa réussite au concours d’entrée dans une grande école d’ingénieurs.
Au bout de deux années d’études en classe prépa, trois de ces filières scientifiques à savoir Mathématiques, Physique, Sciences de l’Ingénieur (Mpsi) ; Physique, Chimie, Sciences de l’Ingénieur (Pcsi) ; Physique, Technologie, Sciences de l’Ingénieur (Ptsi) mènent indistinctement à près de 200 écoles d’ingénieurs dont l’École Polytechnique, l’Écoles des Mines de Paris, l’Ecole Centrale etc. Sans oublier les grandes écoles normales (filière littéraire). Justement en milieu estudiantin, tous les débats et discussions relatifs à l’excellence convergent vers l’Ecole Polytechnique de Paris. Jouissant d’un grand prestige dans l’enseignement supérieur hexagonal, l’École polytechnique est souvent associée à sélectivité et excellence mondiale.
Malheureusement, déplore T. Diagne, étudiant en prépa dans un lycée parisien, depuis 2017 aucun sénégalais n’a réussi le concours d’entrée à l’Ecole Polytechnique de Paris par « voie royale » c’est-à-dire après deux ans de prépa. « Pire encore, cette année 2024, aucun étudiant sénégalais parmi les centaines à avoir fait le concours n’est admis à l’Ecole Polytechnique de Paris toujours en tête du classement des meilleures écoles d’ingénieurs de France et d’Europe. Comme chaque année, les Marocains ont encore excellé. Sur les soixante (60) places réservées aux étudiants étrangers par « voie royale », les Marocains ont décroché haut la main la première place avec 41 admis. Ils sont suivis des Tunisiens avec dix (10) admis puis viennent les Algériens, Canadiens, Roumains, Autrichiens, Chiliens, Libanais et Tchèques qui se partagent le reste des places pour l’accès à l’Ecole Polytechnique de Paris. Ces dernières années, les rares brillants et méritants étudiants sénégalais admis à l’Ecole Polytechnique de Paris sont passés par la filière universitaire, et non par la prépa dite voie royale…»,regrette cet étudiant sénégalais. Qui estime donc qu’« il faut revoir notre système d’enseignement des matières scientifiques. Si les Marocains et Tunisiens brillent régulièrement aux concours c’est parce qu’ils sont trop forts en maths et en physique. Dans notre classe de prépa, ils font partie des meilleurs étrangers grâce à leur très bon niveau scientifique acquis dès le collège », indique Mb. Cissé étudiant à Lyon.
Une «super-grande» école, un rêve brisé !
Pourtant, les Sénégalais ne sont pas des nullards, loin s’en faut. La preuve par le nombre impressionnant de bacheliers de notre pays rigoureusement sélectionnés et admis dans les classes préparatoires de France réputées être réservées aux meilleurs élèves au monde. Nombre d’entre eux sont des lauréats du Concours général. D’autres des bacheliers ayant obtenu une mention. Hélas, beaucoup de brillants étudiants, âgés généralement entre 17 et 19 ans, échouent dès la première année de prépa. En situation de détresse, ils finissent malheureusement par se réinscrire dans les universités publiques françaises. Le cas de cette fille, meilleure élève du Sénégal il y a quelques années et qui avait plané sur tous les examens et concours nationaux avant de disparaître mystérieusement mettant en émoi toute la communauté, ce cas avait défrayé la chronique. Il semble que la pauvre n’avait pas pu tenir le rythme infernal des classes préparatoires ! Il est vrai que l’essentiel des « préparationnaires » sénégalais en 2e année parviennent à décrocher au moins une grande école parmi tant d’autres qui forment des cadres hautement qualifiés dans divers domaines tels que l’ingénierie, la finance, la gestion, la science politique etc. Il s’agit de grandes écoles situées au milieu voire au bas du tableau. Pour les très ambitieux, leurs ambitions s’arrêtent aux portes des super-grandes écoles. Encore une fois, il s’agit de l’Ecole Polytechnique de Paris ou X, de l’Ecole des Mines Paris, de Télécom Paris, de l’Ecole Centrale Paris, Ponts et Chaussés de Paris, Aviation Toulouse, Saint-Cyr/Coetquidan etc…
Les déçus ne se le cachent pas, cet échec au seuil des très grandes écoles, c’est un moment difficile à vivre. D’où les nombreuses remises en question. Si c’est un homme carré, la première réaction consistera sûrement à refaire la 2e année. En effet, nous explique-t-on, les classes prépas sont prévues sur 2 ans, mais les élèves peuvent se redoubler une fois en 2e année. C’est le seul redoublement possible, cela afin de donner à l’étudiant une seconde et dernière chance. Pourtant ce n’est probablement pas la seule solution qui s’offre à lui, à moins qu’il n’arrive pas à réussir au concours d’entrée d’aucune école. Un échec rarissime !
La précarité, un facteur d’échec…
A en croire Mlle Kh. Sall, étudiante en prépa, bon nombre de nos compatriotes ne parviennent à accéder en 2e année afin de pouvoir concourir aux grandes écoles à cause de la forte pression subie. Sans oublier les exercices, les devoirs et les travaux dirigés de très haute qualité, dans des délais souvent extrêmement courts, sur un rythme intense. « Pour montrer l’intensité du travail, tous les étudiants en prépa sont généralement logés dans des internats avec des chambres individuelles leur permettant de bien travailler. Malgré le bon cadre de vie, l’échec s’explique par le stress et l’extrême précarité. Et les étudiants issus de familles défavorisées sont les plus touchés », déplore cette Sénégalaise avec un sentiment de déception.
« Le Témoin » a effectivement constaté que nos braves jeunes compatriotes sont confrontés à de nombreuses difficultés sociales et financières : les loyers en Internat et restauration plafonnés à 350 euros environ soit 250.000 cfa/mois. De même que les frais d’inscription annuelle fixés à 280 euros (190.000 cfa) pour les étudiants étrangers. Certes un tarif très social, mais de nombreux pauvres étudiants sénégalais peinent à s’en acquitter.
Il est vrai que les étudiants vivant en internat sont persuadés que ce mode de logement est le plus adapté aux exigences de la prépa. Mais l’enfer, c’est le fait que l’Internat abritant le restau est ouvert du dimanche soir 20 h au samedi 7h30 pendant les temps scolaires. Soit cinq (05) jours sur sept (07). Pire encore, les logements sont fermés pendant les vacances scolaires, petits congés (jours fériés) et week-ends. Un mode de fonctionnement que la plupart des parents ignoraient lorsque leur enfant quittait le Sénégal. Le cas de l’étudiant A. S est une triste illustration de l’extrême précarité que l’on constate dans la communauté sénégalaise des prépas. Agé de 18 ans et originaire d’un village situé dans le département de Linguère, il a décroché son bac S1 avec mention. Fort d’une bourse d’excellence de l’Etat du Sénégal (650 euros/425.000 cfa) et admis dans un lycée à classes préparatoires à Lille, A. S débarque dans le Nord de la France où il entame le passage à l’âge adulte dans une période psychologiquement stressante. « Dès mon arrivée à l’Internat de l’école, un dimanche, le concierge m’a remis la clé de ma chambre. C’était ma première nuit en France et, dès le lendemain lundi, j’ai commencé les cours. Le premier vendredi après-midi, le concierge a informé tous les étudiants français et étrangers que les chambres devaient être libérées le samedi à 14 heures jusqu’au dimanche à 20 heures. Ce samedi-là, je trimbalais ma valise dans les rues de Lille à la recherche d’un hôtel bon prix. J’ai dû payer 50 euros /nuitée soit 35.000 cfa. Comme dans tous les hôtels, le client doit quitter la chambre avant midi. Ne connaissant personne à Lille, je suis retourné vers 15 heures le dimanche devant le portail de l’école. Evidemment le temps que l’internat ouvre ses portes à 20 heures. Durant trois week-ends, j’aisubi cette situation de détresse sociale au point d’épuiser tout l’argent de poche que mes pauvres parents m’avaient remis. Car le paiement des bourses n’était pas effectif pour les nouveaux bénéficiaires. Face à cette galère inattendue, l’idée de retourner au Sénégal m’avait traversé l’esprit. Sur conseil d’un oncle installé à Paris, je prenais le train tous les samedis pour aller chez lui, juste pour une nuit avant de revenir à Lille le dimanche. Je dépensais presque 40 euros soit 30.000 cfa Aller/Retour pour une distance de 600 km. Je n’arrivais même pas à faire mes exercices durant tous ces weekends ou je ne dormais pas bien et ne mangeais pratiquement pas à ma faim », raconte cet élève qui fut brillant mais qui n’a pas pu réussir la prépa. « Mon niveau avait considérablement baissé. Au lycée, de la seconde à la terminale, mes notes en maths tournaient autour de 16 et 18/20. Pour mes premiers devoirs de Maths et Physique en Prépa, j’ai eu respectivement 7 et 9/20. De nombreux camarades se trouvant dans cette même situation et incapables de la surmonter ont fini par abandonner la prépa. D’autres épuisés, surmenés ou financièrement fauchés ont déserté la prépa pour ne plus y revenir ! », regrette notre jeune compatriote rencontré à Lille.
Frais de concours : 500 euros par école !
Ayant échoué au concours d’entrée aux deux prestigieuses grandes de son choix, A. S accuse l’extrême précarité et l’instabilité sociale dans lesquelles il vivait en dehors de l’internat à savoir les week-ends, les jours fériés et les congés scolaires. « Vous savez, en prépa, les frais d’inscription pour chaque concours d’entrée à une grande école sont fixés à 500 euros c’est-à-dire 325.000 cfa pour les étrangers ou non ressortissants de l’Union européenne. Pour multiplier vos chances, il faut au moins choisir quatre (04) grandes écoles et faire quatre (04) concours pour un montant total de 2.000 euros soit 1.300.000 cfa. Des camarades issus de familles riches font jusqu’à six concours. Compte tenu de mes moyens financiers limités, je ne pouvais faire que deux concours. Il s’y ajoute que la plupart des concours se font à Paris qui est le lieu de convergence de tous étudiants en prépa. Un déplacement qui nécessite beaucoup de moyens pour les étudiants de Lille, Lyon, Nancy, Marseille, Toulouse etc. Lesquels sont contraints de faire face aux frais de restauration, de transport et de logement en hôtel à défaut d’avoir une connaissance ou un parent à Paris. La prépa, c’est l’enfer des études ! Ce même si elle symbolise la réussite professionnelle au bout de l’effort. Audelà de l’exigence, de la rigueur, la régularité de l’effort, l’encadrement individuel et la dynamique collective font le reste ! C’est en prépa que je me suis rendu compte pourquoi les Français font partie des meilleurs ingénieurs et littéraires au monde. Car le système d’enseignement français, c’est du sérieux ! », reconnaît A. S
En France, les ressources des étudiants sénégalais en prépa comme en université sont en effet très faibles pour subvenir à leurs besoins. Ainsi, ceux issus de famille défavorisée et qui ne vivent que de leurs bourses d’Etat perçoivent moins de 400 euros (260.000 cfa). Un montant qui ne couvre pas le loyer, le transport, la restauration, la connexion Internet, les fournitures scolaires et l’habillement qui constituent un facteur déterminant de la réussite dans l’enseignement supérieur.
En France, les ressources des étudiants sénégalais en prépa comme en université sont en effet très faibles pour subvenir à leurs besoins. Ainsi, ceux issus de famille défavorisée et qui ne vivent que de leurs bourses d’Etat perçoivent moins de 400 euros (260.000 cfa). Un montant qui ne couvre pas le loyer, le transport, la restauration, la connexion Internet, les fournitures scolaires et l’habillement qui constituent un facteur déterminant de la réussite dans l’enseignement supérieur.
L’impact négatif du job étudiant…
M. J. Luc, professeur de nationalité française confirme que les lycées publics ou privés ayant des classes préparatoires sélectionnent les meilleurs élèves du monde. « Donc ces élèves qu’ils soient Sénégalais, Ivoiriens, Français ou Maliens ne sont pas des nullards lorsqu’ils débarquent en prépa. Croyez-moi, j’ai fait plus de 20 ans d’enseignement dans les classes préparatoires. Donc je suis particulièrement bien placé pour vous dire que les Sénégalais et les Béninois font partie des étudiants non européens les plus intelligents et les plus brillants. Malheureusement, ils sont souvent confrontés à des situations de précarité. Entre le coût du voyage, les frais de scolarité, le logement et le coût de la vie quotidienne en France, la facture peut vite grimper et, là encore, les étudiants ne s’y attendent pas forcément. D’ailleurs c’est ce qui justifie les job-étudiants et autres petits boulots qui impactent sur les études. D’où un risque accru d’échec parmi les étudiants « salariés ». Parce que le petit boulot n’a pas sa place dans le système d’enseignement français aux emplois du temps trop chargés. Et pire encore en prépa où l’étudiant doit avoir une bonne stabilité sociale et une santé financière, deux facteurs clés pour mieux se concentrer sur l’immense travail pédagogique que nécessite la prépa. Car, en étant dans la précarité, l’élève voire l’étudiant aura peu de chance de réussir sa prépa… », explique cet enseignant du supérieur et titulaire d’une classe prépa que nous avons rencontré au quartier Latin lors de notre récent séjour à Paris.
Entre le rythme de travail intense et l’éloignement de la famille, le choc culturel aussi le passage de la classe «prépa» à la grande école par nos brillants élèves est un véritable parcours du combattant. Que, hélas, nos élèves n’arrivent pas à parcourir jusqu’au bout. Si on ajoute à ces facteurs défavorables, voire à ces handicaps, l’extrême précarité, l’échec au concours d’entrée aux prestigieuses grandes écoles comme Polytechnique de Paris serait presque programmé !