«ON SACRIFIE LES ETUDIANTS»
Selon le président Macky Sall, «il faut que l’autorisation de création de ces masters obéisse à des besoins du marché. Parce qu’autrement, on sacrifie les étudiants. Il faut donc une cohérence ».
«Il faut que l’autorisation de création de ces masters obéisse à des besoins du marché. Parce qu’autrement, on sacrifie les étudiants. Il faut donc une cohérence ». C’est en ces termes que le président de la République, Macky Sall, a pointé du doigt la problématique des curricula de formation dans les universités et écoles. Dans la foulée, il a instruit l’Autorité nationale d’assurance qualité de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation du Sénégal (Anaq-Sup) à être plus regardante sur les filières de formation. Le chef de l’Etat présidait la cérémonie de lancement officiel du rapport du pays du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep), hier, jeudi 30 janvier, au centre de conférence Abdou Diouf.
A y voir de plus près, le gouvernement semble faire un aveu d’échec sur l’Enseignement supérieur, la Recherche et l’Innovation. Les efforts jusqu’ici fournis sont plus orientés vers l’élargissement de la carte universitaire que sur les contenus d’enseignement, même si cela est de la prérogative des instances pédagogiques universitaires. La sortie du président de la République, Macky Sall, sur le cycle master et celle auparavant du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et l’Innovation (Mesri), dans une interview accordée à Sud Quotidien, montrent à suffisance la préoccupation de l’Etat sur la question formation/emploi.
En effet, le président de la République, Macky Sall a pointé du doigt la faiblesse des curricula de formation dont les profils de sortie ne sont pas adéquats aux besoins du marché. A l’occasion du lancement officiel du rapport pays du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep), hier, jeudi 30 janvier, il s’est interrogé en ces termes : « Avec ces masters, qu’est-ce que les jeunes vont devenir ? Après, on les a entre les mains. Ils feront des grèves de la faim et autres ». Pour plus de détails dans ses propos, le président de la République précisera : « il faut que l’autorisation de création de ces masters obéisse à des besoins du marché. Parce qu’autrement, on sacrifie les étudiants. Il faut donc une cohérence».
« Les taux de réussite des masters sont inférieurs à 5%. Ce n’est pas acceptable. On ne peut pas investir autant d’argent pour avoir ça. Il faut réorganiser et on va commencer dès cette année », avait déclaré le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation dans un entretien. Ainsi, il préconisait une définition « des critères pour qu’un étudiant puisse faire un master parce que le taux d’échec est important, faute d’encadrement ».
Macky Sall instruit l’Anaq-Sup
Pour relever ces défis d’adéquation entre formation et emploi, Macky Sall interpelle l’Autorité nationale d’assurance qualité de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation du Sénégal (Anaq-Sup). « J’ai demandé à l’Anaq-Sup d’être plus regardante sur les curricula et sur les masters créés à tour de bras dans nos universités », a-t-il dit devant une cohorte d’étudiants qui ont fait le déplacement. « Il faut sur ce plan qu’il y ait une plus grande rigueur. Il faut que l’ouverture des filières obéisse à une demande ».
INPG et ISEP, une réponse
Si l’objectif étant de comparer les attentes des professionnels et l’offre de formation, Macky Sall cite la création de l’institut national de Pétrole et du Gaz compte tenu de nouvelles perspectives du Sénégal, les instituts supérieurs d’enseignement professionnel (Isep) et les réformes universitaires tendant à intégrer les entreprises dans les conseils d’administration des universités. « C’est dire, estime-t-il, qu’il y a des défis sur lesquels nous devons travailler ensemble entre les universités, l’Etat et les entreprises, pour améliorer l’accès à une éducation de qualité ».