UNE RENTRÉE DÉJÀ MOUVEMENTÉE
Année académique 2018
Les enseignants retrouveront le chemin de l’école le 3 octobre prochain tandis que les élèves s’y mettront le lendemain 04. L’heure est aux préparatifs de l’ouverture. D’un côté, élèves et parents s’activent pour les inscriptions et autres fournitures, pendant que le personnel administratif mettra les bouchées doubles pour accueillir les élèves dans les meilleures conditions. De l’autre côté, les syndicats d’enseignants annoncent les prémices d’une année qui risque d’être mouvementée. Saems, Sels/A et le Cusems exigent le respect des accords pour une stabilité du système éducatif. Sans oublier le mouvement du syndicat des inspecteurs de l’éducation qui «met à plat» les activités des élèves maitres dans les centres régionaux de formation du personnel enseignant (Crfpe).
Si les déterminants de la qualité du système éducatif sont à chercher sur la disponibilité du matériel pédagogique, la taille des classes, les abris provisoires, avec des conditions d’hygiène et de sécurité problématiques, il n’en demeure pas moins que le facteur temps d’apprentissage constitue une véritable équation du système éducatif sénégalais. A moins que d’autres facteurs interviennent comme le soutient El Cantara Sarr qui indique le rendement de l’apprenant ne doit pas être renvoyé systématiquement au seul facteur explicatif du quantum horaire, il est clair que les élèves passent plus de temps à la maison que dans les écoles.
Les grèves récurrentes et cycliques des syndicats d’enseignants sont passées par là. Depuis une décennie, le système éducatif est perturbé par le mouvement des enseignants. Conséquences : les contreperformances s’enchainent. Les milliards investis ne sont pas à la hauteur des résultats des évaluations nationales certificatives. La défunte année 2017/2018 qui a échappé à une année blanche, n’a pas dérogé à cette règle.
Seuls 35% des candidats sont parvenus à décrocher le premier diplôme universitaire : le baccalauréat. Les taux de réussite du Bfem et du Cfee sont respectivement 52% et 55%, selon les informations recoupées (Cosydep et Siens).
Au grand dam des élèves, victimes d’une confrontation entre gouvernement et enseignants, la prochaine année scolaire 2018/2019 s’annonce très mouvementée. Alors que les écoles n’ont pas encore ouvert leurs portes, les enseignants annoncent les couleurs et dégagent en touche le contexte électoral pour exiger la matérialisation des accords. Malgré la sortie du chef de l’Etat Macky Sall appelant à une année scolaire normale, les syndicalistes de l’éducation montent au créneau.
Abdou Faty du syndicat des enseignants libres du Sénégal/ Authentique (Sels/A) précise : «nous comptons déposer un préavis de grève et démarrer la bataille si le gouvernement ne respecte pas ses engagements».
Le ton est donné : aucune matérialisation, les grèves vont refaire surface. Pour se dédouaner, les enseignants exigent au gouvernement de prendre ses responsabilités.
«Chacun s’acquitte correctement de sa mission. Les ministères concernés dans le processus de matérialisation des accords doivent prendre leurs responsabilités. Le Premier ministre doit lui faire le monitoring des accords. Toute fausse route nous conduira encore vers des perturbations de l’année scolaire », soutient Saourou Sène du syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (Saemss).
Tout comme les syndicats, les inspecteurs sont sur le pied de guerre depuis quelques semaines sans avoir un retour du gouvernement. A leur 9ème plan d’actions sans réaction du ministère de tutelle, les inspecteurs organisent une grande marche nationale ce vendredi 28 septembre, à Dakar.