L’ACCES DIFFICILE A LA TERRE ET LES VIOLENCES DIVERSES RETARDENT L’ECHEANCE !
Des acquis sont certes notés mais les contraintes persistent toujours, notamment l’accès à la terre, les violences multiformes et l’analphabétisme chronique qui étouffe les velléités d’une parité jusque-là en puissance dans la capitale du Pakao.
A l’exemple de la communauté internationale, Sédhiou a célébré la femme dans l’expression de ses droits. Des acquis sont certes notés mais les contraintes persistent toujours, notamment l’accès à la terre, les violences multiformes et l’analphabétisme chronique qui étouffe les velléités d’une parité jusque-là en puissance dans la capitale du Pakao.
C’est dans la plus grande sobriété que Sédhiou a rendu un hommage appuyé à ses femmes en cette journée du 8 mars qui consacre leurs droits de par le monde. Réunies à l’hôtel de ville autour d’un panel sur les pistes de promotion et de plein épanouissement, ces femmes ont rappelé les contraintes qui s’opposent à leur émergence. Mme Badio N’dèye Sira Traoré qui est la secrétaire générale du comité départemental de l’organisation de cette journée a fait savoir que « depuis des années, nous femmes de Sédhiou luttons pour notre accès à la terre. Ici, ce sont les femmes qui travaillent dans les champs et surtout dans les bas-fonds mais de par la coutume, nous ne sommes pas du tout attributaires de terres au motif que la femme est appelée à quitter le terroir pour ailleurs à l’appel du devoir de mariage. Il est temps que cela cesse ».
Mme Badio Sira Traoré de poursuivre sur les obstacles à leur émancipation : « il y a plusieurs facteurs qui bloquent l’épanouissement de la femme chez nous, à Sédhiou. Ce sont principalement les mutilations génitales féminines, l’excision, les grossesses et mariages d’enfants, la divagation des animaux dans les zones de culture. L’analphabétisme est aussi un frein manifeste car à beau chanter l’équité, l’égalité et la parité si on n’a pas le niveau, on ne sera jamais compétitive face aux hommes ou des femmes d’ailleurs », note-t-elle.
Pour sa part, l’adjoint au préfet de Sédhiou qui présidait les travaux exhorte ces femmes à plus de courage et d’abnégation pour surpasser, dit-il, les contingences ci-haut répertoriées. «Nous avons rendu hommage à la femme de Sédhiou. Elles étaient nombreuses à venir célébrer cette journée dans la plus grande sobriété. Nous les avons exhortées à plus d’engagement et de persévérance pour transcender les difficultés par l’alphabétisation, la scolarisation, la formation et le travail bien fait. L’Etat du Sénégal, à travers le plan Sénégal émergent a élaboré des instruments législatifs et réglementaires pour mettre la femme dans les meilleures conditions de réussite » a déclaré Mamadou Diouf. A l’unanimité, les femmes de Sédhiou se sont associées à leurs sœurs du reste du pays pour s’incliner devant la mémoire de l’avocate Maïmouna Kane, pionnière dans la lutte pour l’émancipation des femmes et première femme ministre du Sénégal rappelée à Dieu la semaine dernière.