LA RÉGION DÉTIENT LE TAUX LE PLUS ÉLEVÉ DE MARIAGES PRÉCOCES
AFRIQUE DE L’OUEST
Dakar, 10 oct (APS) - L’Afrique de l’Ouest déteint le taux le plus élevé de mariages précoces, relève l’ONG Plan international à travers son programme 18 plus.
’’Selon une étude initiée récemment, nous avons constaté qu’environ 6 millions d’enfants mariées vivent en Afrique de l’Ouest, dont 76% de taux de prévalence, le plus élevé au monde, au Niger’’, a dit lundi la directrice adjoint des opérations et des études de Pan international, Setigui Ndiaye.
Mme Ndiaye s’exprimait lors d’une rencontre sur le mariage des enfants en Afrique de l’Ouest en prélude de la Journée internationale des filles.
Le rapport crédite le Tchad d’un taux de prévalence de 68%, alors que le Mali en est à 52%. Ces chiffres, a dit la directrice adjoint des opérations de Plan international, représentent plus de la moitié de l’ensemble des enfants mariées dans le monde.
Le rapport souligne que 6 des 10 pays qui ont le taux de prévalence le plus élevé au monde se trouvent dans la sous région et en Afrique centrale.
’’Les conditions socio-économiques des femmes sont déterminantes sur la prévalence du mariage des enfants’’, a pour sa part estimé Karelle Ken, membre du groupe d’études de Plan international.
Selon elle, la proportion de femmes rurales qui se marient avant l’âge de 18 ans est plus élevée par rapport à celles vivant dans les zones urbaines. Elle a aussi précisé que les pays avec les taux de prévalence les plus élevés ont souvent un fort taux de fécondité.
’’Une femme nigerienne a en moyenne sept enfants’’, a-t-elle fait savoir, ajoutant que le Niger a également le taux le plus élevé en matière de mortalité maternelle.
Les résultats de ces recherches menées au Mali, au Niger et au Sénégal montrent que les parents marient leurs enfants pour non seulement protéger et préserver leur dignité, mais aussi pour établir une cohésion sociale sans tenir compte des risques liés à ce phénomène.
Le programme 18 plus regroupe l’ensemble des initiatives de Plan international visant à lutter contre le mariage des enfants. En 2016, cinq filles ont été sélectionnées pour mener ces études en occupant de hautes fonctions temporaires au niveau de l’ONG.