L’AFRIQUE N’EST PAS LE BERCEAU DES VIOLENCES FAITES FEMMES
AMINATA TOURE
L’Afrique n’a pas le monopole des violences faites aux femmes. Bien au contraire, les actes les plus sauvages commis à l’endroit des femmes ne se retrouvent pas en Afrique, mais ailleurs dans le monde, a estimé Aminata Touré, ancien Premier ministre
Aminata Touré s’exprimait au centre culturel Blaise Senghor lors de la cérémonie de dédicace du livre «Les Traditions prétextes : le statut de la femme à l’épreuve du culturel» de l’activiste ivoirienne Constance Yai Tomam . Il s’agit d’un essai de 151 pages. Ce livre dénonce et déconstruit les stéréotypes qui accablent la femme et dénonce les souffrances que subit celle-ci avec le silence coupable des dirigeants. Un essai basé sur l’expérience, le témoignage de femme de terrain et de quelques recherches sur des questions des femmes.
La cérémonie de dédicace présidée par l’ancienne Premier ministre marque aussi la célébration des 20 ans du Réseau Siggil Siguen. A l’occasion que la conseillère spéciale du président Macky Sall a fait cette mise au point concernant l’activisme des femmes. «Il ne faut pas qu’on pense que l’Afrique est le berceau des violences faites aux femmes », a estimé Mimi Touré, en indiquant que le nombre de femmes tuées en Europe et en Afrique est supérieur à celui de l’Afrique.
Par ailleurs Mimi Touré précise que la question des droits des femmes est un « problème universel » et non un phénomène circonscrit à un continent comme certains seraient tentés de le penser.
Affirmant que les femmes africaines sont ancrées dans leur culture et leurs traditions, l’ancien ministre de la Justice récuse l’idée selon laquelle, les Africaines activistes des droits de la femme sont des réceptacles d’une quelconque idéologie occidentale. Elle dit : «Nous ne devons pas avoir de complexe face aux femmes occidentales. Le combat pour les droits des femmes n’est pas seulement un combat de femmes. C’est un combat social, c’est un combat pour les hommes et les femmes, c’est un combat pour le progrès. On ne peut pas nous accuser d’être occidentalisées ».
Si du point de vue biologique, il y a une différence entre homme et femme, sur le plan des aptitudes managériales et du leadership, ce n’est pas nécessairement le cas. De ce point de vue, l’ancien Premier ministre encourage vivement ses sœurs à se positionner pour occuper les fonctions auxquelles leurs capacités leur donnent droit. «Les femmes disposent de l’expertise et de l’expérience pour pouvoir occuper tous les postes qui sont mis en compétition »
Pour Safiétou Diop, la présidente du Réseau Siggil Jiguen, les femmes doivent faire preuve de solidarité les unes envers les autres. « Nous devons être solidaires entre nous. Etre solidaires de nos sœurs qui sont déjà au pouvoir.
Après 20 ans d’existence, Safiétou Diop souligne que le Réseau a obtenu beaucoup des succès, beaucoup de résultats, notamment la loi sur la transmission de la nationalité entre autres. Mais elle admet tout de même que beaucoup d’autres défis restent à être relevés. « C’est comme ça que nous allons conquérir d’autres espace, d’autres succès. Ce n’est pas du ôte toi que je me pose, le développement, c’est le seul objectif que nous poursuivons