LES MÉDIAS INVITÉS À REVOIR LEURS COPIES
C’est à ce douloureux constat qu’est parvenue Codou Loum au terme du diagnostic qu’il faisait hier du traitement de l’information concernant les violences faites aux femmes.
Prévenir la violence et promouvoir l’égalité des sexes par le biais des medias, c’est le but recherché par l’unesco qui, en collaboration avec l’ambassade d’espagne et le rif, a lancé la campagne contre les violences basées sur le genre. ainsi, la présidente du rif a appelé les medias à changer de perception dans le traitement qu’ils font des violences faites aux femmes.
«C’est une thématique qui est généralement traitée par les medias sénégalais dans la page des faits divers». C’est à ce douloureux constat qu’est parvenue Codou Loum au terme du diagnostic qu’il faisait hier du traitement de l’information concernant les violences faites aux femmes. Son ambition est de corriger, avec le concours de l’Unesco, cette démarche des médias en travaillant directement avec les écoles de formations en journalisme comme le Cesti, l’Iseg et l’Etica. Pour elle, cela permettra de partir d’une approche basée sur les droits humains. Ce sera aussi l’occasion pour l’Unesco d’aider les étudiants pour qu’ils aient une autre perception de la violence faite aux femmes.
Face à des étudiants en journalisme qui ont présenté des reportages sur les maltraitances faites aux femmes, Mme Codou Loum pense que désormais le traitement sur ces questions prendra une autre priorité. «Les gens n’ont plus le droit de se taire», dit-elle .
Le directeur régional de l’Unesco, Dimitri Sanga, va plus loin que soutenant que la thématique liée aux violences faites aux femmes touche non seulement le Sénégal mais aussi la plupart des pays africains. «Les chiffres sont très édifiants, 35% des femmes en 2017 ont dit avoir été victimes de violences faites aux femmes», dit-il tout en précisant que ces violences sont, en général, commises dans le milieu familial. Esquissant des pistes de solutions, il considère que ces questions ne peuvent être réglées que quand toutes les couches seront sensibilisées.
Représentante du ministre de la Femme, Mme Ndèye Fatou Ndiaye souligne que les statistiques montrent que 24% des femmes qui ont subi des violences sont allées vers les services compétents pour les déclarer. Pour montrer l’ampleur du phénomène, elle informe qu’il y a eu, l’année dernière, 600 cas de viol.
Selon une étude menée par le Bureau des Nations Unies sur la drogue et la Criminalité (Unodc) publiée en 2017, plus de la moitié des femmes assassinées dans le monde ont été tuées par leur compagnon ou des membres de leur famille. D’après le rapport, le domicile familial est l’endroit le plus dangereux pour une femme. D’après l’étude, six femmes sont tuées toutes les heures par quelqu’un qu’elles connaissent.