Ajax: Kasper Dolberg sur les traces de Zlatan
"Il y a effectivement du Zlatan en lui": à 19 ans, Kasper Dolberg est le symbole de la jeunesse insouciante de l'Ajax. Son entraîneur Peter Bosz fait les présentations.
Inconnu il y a encore douze mois, ce Danois blond aux yeux bleus, déjà solide (1,87 m; 82 kg), tente de marcher sur les traces d'Ibrahimovic, qui comme lui s'était révélé très jeune sous le maillot rouge et blanc.
Double buteur en demi-finale face à l'Olympique Lyonnais, Dolberg a marqué les esprits sur la scène européenne et sera dans l'oeil de tous les recruteurs à l'occasion de la finale de l'Europa League face à Manchester United mercredi à Stockholm.
En quoi Dolberg ressemble-t-il à "Ibra"? "Une facilité technique, une présence physique, une capacité à évoluer dos au but", dissèque Bosz.
Et un côté iceberg qui en fait un buteur atypique. "Il reste toujours froid, voire indifférent - ce qui perturbe souvent les défenseurs -, et ne semble pas particulièrement heureux lorsqu'il marque", expliquait en mars son agent, Jens Steffensen, cité par l'hebdomadaire belge Foot Magazine.
"Mais ce n'est qu'une apparence : intérieurement, il bouillonne. Kasper s'adapte rapidement à un niveau supérieur, mais, je l'admets, tout va plus vite que prévu", ajoutait l'ancien joueur du Bayer Uerdingen (club allemand aujourd'hui amateur après avoir fait partie de la Bundesliga).
- "Je suis très calme" -
L'agent reconnaît sans détour que son téléphone n'arrête pas de sonner tant "son" joueur suscite les convoitises, notamment du Barça et des deux Manchester. Sous contrat jusqu'en 2021 à Amsterdam, Dolberg assurait récemment vouloir rester encore un an aux Pays-Bas pour parfaire son apprentissage.
"C'est une trop grosse étape de partir à United ou City maintenant. Le plus important, c'est de continuer à jouer parce qu'on ne sait pas ce qui peut arriver dans le futur", lançait ainsi le joueur dans FourFourTwo.
Et de confirmer dans le quotidien danois BT cette capacité à ignorer l'environnement extérieur ou le buzz médiatique: "Bien sûr, j'ai déjà eu l'occasion de lire quelques articles à ce sujet, mais, vraiment, mon agent et moi regardons ce qui peut me convenir le mieux et ce qui ne me va pas, alors je suis très calme".
"Il ne veut pas se retrouver sur le banc d'un grand club européen. L'essentiel, ce n'est pas l'argent, mais son évolution. Kasper restera à l'Ajax", insiste son conseiller.
- Prix Johan Cruyff -
L'éclosion de Dolberg doit beaucoup à Bosz. Quand, l'été dernier, l'Ajax voit partir son buteur polonais Arkadiusz Milik vers Naples, le coach ne réclame pas l'arrivée d'un nouveau buteur. Il fera confiance à la jeunesse, dit-il aux dirigeants amstellodamois.
Bingo! Petit à petit, des éléments comme Bertrand Traoré ou Dolberg s'imposent dans le onze de base.
Résultat, le jeune homme a inscrit 16 buts cette saison en Eredivisie (22 buts toutes compétitions confondues) et reçu le prix Johan Cruyff, récompensant le meilleur espoir du championnat néerlandais. Il a aussi fait ses débuts en équipe du Danemark.
Surtout, il est l'incarnation de l'insouciance de l'Ajax qui, il y a dix jours, a aligné le onze le plus jeune de l'histoire du championnat des Pays-Bas (à peine plus de 21 ans).
Une équipe précoce donc, qui fait forcément penser à celle qui avait remporté la Ligue des champions en 1995, avec une bande de gamins (Davids, Seedorf, Kluivert, De Boer, ...) qui allaient tous devenir des stars.
Patrick Kuivert en est resté le symbole: il était entré en jeu et avait marqué le but de la victoire (1-0 contre l'AC Milan). Justin, l'un des fils du directeur du football du PSG, évolue aujourd'hui également à l'Ajax. Comme son père, il va disputer une finale européenne à 18 ans.