Atletico-Bayern: Griezmann et Coman, deux réussites à l'export

Partis très tôt s'épanouir à l'étranger et devenus les nouveaux visages de l'équipe de France, Antoine Griezmann, le petit prince de l'Atletico, et Kingsley Coman, le "King" du Bayern Munich, s'affrontent pour une place en finale de la Ligue des champions, mercredi à Madrid.

. Griezmann, futur roi d'Espagne ?

But après but, Antoine Griezmann a pris de l'envergure à l'Atletico et en Espagne, se rapprochant du duo royal Messi-Ronaldo: comme l'Argentin au Barça et le Portugais au Real, le Français est la référence offensive du club "colchonero".

Il en est le meilleur artilleur avec 29 buts sur tous les front cette saison, contre 25 l'an dernier pour sa première campagne madrilène. Avec lui, l'"Atleti" peut rêver à la fois du titre national (2e à trois journées de la fin) et d'une nouvelle finale de Ligue des champions.

But décisif en Liga fin février contre le Real (1-0), doublé contre le Barça en quart retour de C1 (2-0): l'attaquant de 25 ans a franchi un cap ces derniers mois, en marquant dans les grands rendez-vous.

"Je suis content de ce que je fais, de ce que j'apporte à l'équipe", a-t-il résumé, avant son 100e match sous le maillot "rojiblanco" mercredi contre l'Athletic Bilbao (1-0).

Né à Mâcon, mais non retenu par les clubs français en raison d'un physique jugé trop frêle, le gaucher a trouvé en Espagne un contexte favorable à son éclosion.

La Real Sociedad, qu'il a rejoint à 14 ans, a favorisé son jeu instinctif, basé sur la finesse technique et les passes courtes. L'Atletico, qui l'a recruté à l'été 2014 pour 30 ME, a renforcé son sens du sacrifice et son impact physique.

"Sa principale qualité, c'est son humilité. Jamais il ne passe avant l'équipe. Il veut toujours gagner (...) Il n'arrête pas de grandir et il n'a pas de limites", a prévenu lundi le latéral brésilien Filipe Luis.

Coéquipiers, public, presse espagnole... Tous sont conquis par l'élégance et l'efficacité du petit prince (1,75 m, 72 kg) qui attend de pied ferme le Bayern au Vicente-Calderon.

. Coman, en voie de "Kaiserisation"

A 19 ans seulement, Kingsley Coman peut rêver d'une deuxième finale de rang sur la grande scène européenne, moins d'un an après celle perdue avec la Juventus qu'il a quittée pour Munich sur un prêt de deux ans.

D'accélérations en dribbles, cet ailier pur jus (1,78 m, 71 kg) a répondu aux attentes de Pep Guardiola, qui l'avait lui-même contacté pour pallier les absences de "Kaiser" Franck Ribéry et Arjen Robben.

Et vu ses prestations et ses stats (6 buts et 11 passes décisives en 32 matches toutes compétitions confondues), le Parisien est en voie de "Kaiserisation".

"Très peu de joueurs réussissent à 19 ans, mais dès le premier jour, on a vu ce qu'il était capable de faire", dit de lui son coéquipier champion du monde Thomas Müller.

Coman a définitivement conquis le coeur des fans bavarois lors du sauvetage contre la Juve en 8e retour, passeur décisif sur l'égalisation de Müller (90+1) avant de planter la 4e banderille (4-2). "C'étaient les deux plus beaux moments de ma carrière professionnelle", se souvient le néo-Bleu dans une interview au Guardian.

La réussite de Coman n'est pas une surprise. Talent précoce, il a intégré très jeune le centre de formation du PSG pour débuter à 16 ans et 8 mois chez les grands. Mais pas assez de temps de jeu en vue! Au contrat proposé par Paris, il a préféré rejoindre la Juve où il a appris rigueur et travail tout en étoffant son palmarès d'un doublé championnat-Coupe et d'une première minute européenne en finale contre le Barça.

S'il est parti, "c'est à cause du système", parce qu'il aurait "joué en pointe". "Et ce n'est pas là que j'aurais pu exploiter au mieux mes capacités", explique-t-il.

A Munich, il a pu déployer ses ailes, jusqu'à se présenter à Madrid avec le statut de meilleur passeur de la C1 (6).

Préservé samedi en Bundesliga, où le titre est quasiment assuré, Coman peut être un joker de fraicheur pour défendre le rêve de triplé bavarois...