CE QUI ME FAIT MAL
Aliou Cissé entraîneur des lions
Après l’élimination en quart de finale de la Coupe d’Afrique 2017, le sélectionneur du Sénégal garde le flou sur son avenir à la tête des Lions. Aliou Cissé revient également sur ce match perdu face au Cameroun (0-0 ; 4 tab 5).
La fin de l’aventure ?
On a eu des occasions et des opportunités de marquer ce but qui allait nous mettre dans le bon tempo. On aurait pu marquer au moins un but dans le match, mais ce n’est pas arrivé malgré nos occasions. A un moment, il faut que les garçons comprennent que le football est un jeu collectif. Si on était un peu plus collectif, on aurait pu marquer et tuer le match. On s'est rendu le jeu difficile. C'était le cas lors des autres matchs. C'est une jeune équipe et on peut comprendre cela.
Comment garder la motivation ?
Il y a des échéances qui viennent. Aujourd'hui, c'est triste. Pour l'instant, ils ont besoin de rentrer et moi de réfléchir à mon avenir, d’aller voir ma famille. On a travaillé durement pendant deux ans. C'est une grosse déception pour moi et le groupe. L'avenir nous dira. Je n'ai pas trop envie de penser à l'avenir.
Avez-vous commis des erreurs en tant que jeune coach ?
Je ne sais pas si j'ai commis des erreurs. Ce sera à vous de nous le dire. J'ai le sentiment du devoir accompli. Cela fait plus de dix ans qu'on n’était pas arrivé en quart de finale. Même si je suis jeune, je n'ai pas ce complexe par rapport aux entraîneurs plus expérimentés. Être jeune ne veut pas dire être incompétent. Ce qu'on a fait prouve qu'on a une identité de jeu et que le Sénégal se bonifie de sortie en sortie.
Quel est le chantier sur lequel vous allez travailler ?
Comme je le dis, l'avenir, je n'y pense pas encore. J'ai besoin d'aller voir ma famille, de me reposer. Pendant deux ans, j'ai (tout) donné à cette équipe avec mon staff. Aujourd'hui, on n'a pas amené la coupe. Le Sénégal a un groupe sur lequel on peut compter, que ce soit moi ou un autre. Le football va vers de grands moments et je suis certain qu'on la gagnera cette coupe.
Qu'est-ce qui vous fait le plus mal ?
Ce qui me fait mal, ce sont mes joueurs. Les voir pleurer tout à l’heure dans les vestiaires m’a fait vraiment mal. Je sais qu'ils méritent plus que ça par rapport à tout. On a constitué un groupe avec beaucoup de changements dont la mentalité. Les voir pleurer m’a fait de la peine. Je crois que le travail n'a pas été récompensé.
Aviez-vous pensé faire entrer Khadim Ndiaye éventuellement pour les penalties?
Depuis le début du stage, on a travaillé les tirs au but. On aurait pu penser mettre Khadim (Ndiaye) et même Pape Seydou Ndiaye qui est le meilleur dans cet exercice. Mais nous pensions que Diallo aurait pu arrêter un penalty. Les penalties, c'est la chose la plus cruelle au football. Perdre comme ça fait mal. Mais le cours du match a fait qu’on a fait tous nos changements.
La cartouche ismaïla Sarr était-elle prévue ?
Ismaïla faisait partie de mes plans. La blessure de Cheikh Mbengue a obligé un changement poste pour poste qui m'empêche de pouvoir mettre Ismaïla. Cela nous a perturbés. J'aurais même voulu passer en 4-4-2 pour mettre plus de pression offensive. Mais cette blessure a changé les plans.