Evra: "On a déjà préparé la guillotine pour moi"

"On a déjà préparé la guillotine pour moi": Patrice Evra a toujours le sens de la formule pour dire qu'à 35 ans, il n'est pas fini et résiste à la pression médiatique. Parlant de lui à la troisième personne, il a mis les points sur les "i" devant la presse vendredi à Marseille.
Q: Sur un plan individuel, vous sentez-vous mieux ?
R: "Maintenant oui. J'ai traîné cette blessure, que j'avais déjà lorsque j'étais encore à la Juve, depuis deux mois. Je suis maintenant en bonne santé et je peux assumer, donner le meilleur de moi même. Cette blessure, c'était beaucoup de frustration car je n'étais pas à 100 %. Mais malgré ce qui s'est passé, je n'ai pas de regret car j'ai plus gagné que perdu. Cela grâce au staff médical de l'OM qui a fait un boulot exceptionnel".
Q: Comment avez-vous vécu les polémiques qui ont suivi votre blessure ?
R: "Je ne regarde pas l'actualité. Ce que je sais, c'est que Patrice Evra avait une blessure et l'a soignée !"
Q: Vous n'avez pas douté ?
R: "Non, car je vis pour cette passion, cette pression. C'est tout que j'aime. Vous savez, on a déjà préparé la guillotine pour moi, notamment avant l'Euro. Je sors d'une famille de vingt-quatre frères et sœurs, où il n'était pas facile de manger tous les jours. Alors, je ne vais pas me mettre la pression aujourd'hui".
Q: Comment jugez-vous la Ligue 1 ?
R: "Je n'aime pas dire qu'un championnat est plus fort qu'un autre. J'ai eu la chance de m'adapter à tous les championnats dans lesquels j'ai joué. Ce que je peux dire, c'est qu'en Angleterre, on pratique un football alléchant, explosif. C'est un peu comme un combat de boxe où chacun cherche à mettre l'autre KO. En Italie, c'est plus comme aux échecs, où tout est calculé. Pour l'instant, je trouve que le jeu en France est plus athlétique et manque de bases tactiques, même si Paris ou Monaco arrivent à rivaliser avec les grands clubs européens. Le championnat est de qualité et le niveau va encore s'élever. A mon époque, entraîneurs et joueurs, au moment de préparer un match, pensaient avant tout à ne pas perdre. Cette mentalité a évolué. Il y a plus de qualité".
Q: Que pensez-vous de Marseille, le club comme la ville ?
R: "J'ai été très surpris ! On m'a dit beaucoup de mauvaises choses sur le club. Or, j'ai été superbement reçu. Mieux qu'à la Juve. Je peux dire que Marseille est un vrai club professionnel. On sent qu'il y a des ambitions. Les critiques viennent de ceux qui ne font pas partie du projet. Quant à la ville, pour le moment, je ne connais que la Commanderie, le Vélodrome et la Bonne Mère. Je suis passé sur le Vieux-Port en voiture. Mais il y a un soleil incroyable. Après avoir vécu à Manchester puis Turin pendant douze ans, ici, c'est le paradis".
Q: Avec les jeunes de l'OM, comment cela se passe-t-il ?
R: "Je m'entends très bien avec les jeunes, que ce soit ceux de l'OM ou les autres... Je viens une heure avant les entraînements pour commencer le boulot. J'essaie de leur faire comprendre qu'il faut avoir de l'humilité, surtout à Marseille, que le football va très vite aussi, que le Evra de la Juve ou de Manchester ne compte plus".
Q: Après les trois nuls consécutifs, l'OM va-t-il mal ?
R: "C'est à nous, les joueurs expérimentés, de prendre le choses en main. Il n'y a pas qu'Evra pour ça, mais aussi du Payet, du Rolando, c'est à nous de montrer le bon chemin..."
Propos recueillis en conférence de presse