Fifa: Infantino passe à l'offensive et dénonce les "fake news"
"Je n'accepterai pas de leçons": La "nouvelle Fifa" est une "démocratie" a martelé jeudi son président Gianni Infantino après l'éviction critiquée des chefs de la justice interne, dénonçant aussi les "fake news" et le "Fifa bashing" en conclusion d'un Congrès de l'instance à Bahreïn.
Un peu plus d'un an après son élection à la tête d'une fédération toujours secouée par la tempête judiciaire qui a fait tomber nombre de ses membres convaincus de corruption, le successeur de Blatter se veut confiant: "la crise est finie".
Quid de la démission récente du Cheikh koweïtien Al-Sabah, membre éminent du gouvernement de la Fifa, mis en cause par la justice américaine pour des soupçons de corruption? "Ce sont des faits qui renvoient au passé, assure-t-il. Je ne peux pas exclure que de nouvelles affaires sortent mais elles ne concerneront pas l'administration de la Fifa, car nous avons mis en place des mécanismes".
Même s'il se défend d'être "le Monsieur propre" du football, il met en garde: "S'il y a quelqu'un dans cette salle qui veut en profiter pour s'enrichir, qu'il quitte le football maintenant"!
Et de s'en prendre sans les désigner nommément aux "experts" qui par le passé ont été "grassement payés pour réformer la Fifa". "Mais qu'ont-ils fait? Ils ont simplement validé un système qui ne marchait pas".
"Je n'accepterai pas de leçons de bonne gouvernance de gens qui ont échoué à protéger le football et la Fifa", a-t-il encore asséné.
- "Bruits", "intox"... -
Et Infantino de dénoncer le "Fifa-bashing" et les "fake news", formule popularisée récemment par le président américain Donald Trump. "Beaucoup de personnes font courir des bruits, et s'adonnent à l'intox", a-t-il explicité ensuite devant les journalistes. "Il est important que lorsque vous écrivez vos articles vous preniez en considération les faits que nous donnons. Parfois vous avez des informations fournies pour mettre à mal l'organisation".
Avant cela, il avait fait approuver à 97% la nomination des deux nouveaux patrons de la commission d'éthique - justice interne de la Fifa - dont le Grec Vassilios Skouris, ex-président de la Cour européenne de justice. C'est ce tribunal de l'instance qui a fait tomber Sepp Blatter et Michel Platini, pour un paiement de 1,8 M EUR du premier au second.
Cette même commission avait ouvert en 2016 une enquête préliminaire à l'encontre d'Infantino sur des faits dénoncés - utilisation répétée d'avions privés notamment - par deux lanceurs d'alerte, aussitôt limogés. La procédure avait finalement été classée.
Infantino est également soupçonné d'ingérence dans l'élection récente du Malgache Ahmad à la tête de la Confédération africaine, mais la commission d'éthique a assuré qu'aucune procédure formelle n'a été ouverte, ce qui n'exclut pas l'ouverture d'une enquête préliminaire.
- Infantino, Trump et Israël/Palestine -
L'un des patrons évincés de la commission d'éthique, le Suisse Cornel Borbély, avait crié mercredi au "revers dans la lutte contre la corruption" et y voyait "de facto la fin des efforts de réforme de la Fifa".
"C'est une tempête dans un verre d'eau", a rétorqué M. Infantino, qui a rappelé que "la Fifa n'a licencié personne, ce sont des mandats qui sont arrivés à leur terme".
M. Borbély s'inquiète en outre du suivi de "centaines de dossiers ouverts", alors qu'aucune période de transition n'est prévue entre l'ancienne et la nouvelle commission.
Le Congrès - qui rassemble 211 fédérations affiliées - a également validé l'élargissement de la procédure de candidature pour le Mondial-2026, pour lequel le ticket USA/Canada/Mexique reste l'immense favori.
Les pays intéressés, qui ne peuvent être européens ou asiatiques, ont jusqu'au 11 août pour postuler.
Par ailleurs, malgré les protestations véhémentes du président du foot palestinien Jibril Rajoub, la Fifa a préféré de nouveau repousser à plus tard toute décision sur le différend Israël/Palestine.
Infantino a promis qu'une décision serait prise lors d'une prochaine réunion du Conseil - gouvernement de la Fifa - en octobre en Inde. "Le président Trump espère trouver une solution", dans le conflit israélo-palestinien, a exposé Infantino. "S'il a de bonnes idées, je les prendrai en compte".