Leverkusen: Chicharito, "Petit Pois" et gros calibre
Revoilà "Petit Pois". Javier "Chicharito" Hernandez a fait le plein de confiance avec un triplé samedi pour Leverkusen, juste avant la Ligue des champions contre Monaco. "Dieu merci, il revient en forme exactement au bon moment", souffle son entraîneur Roger Schmidt.
A 28 ans, l'international mexicain n'en est pas à son premier coup d'éclat pour le Bayer, où il évolue depuis la saison dernière, après avoir connu deux des plus grands clubs d'Europe, Manchester United (2010-2015) et le Real Madrid ensuite pendant une saison.
Mais le hat-trick de samedi est arrivé exactement au bon moment, pour éviter à Leverkusen, un club ambitieux, de s'enfoncer dans la crise après un début de saison très en deçà des espérances.
"Chicharito sort le Bayer de l'ornière", titrait dimanche la presse allemande. Leverkusen, grâce à son succès 3 à 2 sur la pelouse de Mayence, se retrouve en effet avec sept points en cinq matches. Un décompte honorable qui replace le club en milieu de tableau.
Reste à confirmer en Ligue des Champions, après le coup de massue du premier match contre le CSKA Moscou: après avoir mené 2-0 à la 15e minute, le Bayer avait perdu sa concentration et laissé les Russes revenir à 2-2 avant la mi-temps. Score final.
Chicharito, finaliste de la compétition avec ManU en 2011 (défaite contre Barcelone) était encore un peu court physiquement contre Moscou. Il n'avait pas marqué et avait été remplacé à la mi-temps.
Le natif de Guadalajara s'était en effet blessé à la main dans un accident domestique en août et a raté la fin de la préparation. Ce qui explique, selon son entraîneur Roger Schmidt, sa montée en puissance tardive.
"La valeur de Chicharito pour nous, on l'a vue aujourd'hui", s'est réjoui son coach samedi, "c'est un joueur qui a besoin de très peu de place pour marquer des buts. Quand il a une occasion, il n'hésite jamais".
-- Penalty raté --
Et Roger Schmidt de se féliciter au passage: "Ca lui a fait du bien, lorsque Stefan Kiessling est entré en fin de match et qu'ils se sont retrouvés à deux pointes devant, ça lui a libéré des espaces".
Sur ses qualités intrinsèques, ses coéquipiers et dirigeants ne semblent pas avoir de doute. "Je n'ai encore jamais vu un joueur aussi bon devant le but", dit Kevin Volland, attaquant international allemand.
"Il ne gagne certainement pas tous ses duels, mais il gagne ceux qui sont importants. Et il a un sens pour savoir où il va placer la balle", ajoute Rudi Völler, directeur sportif de Leverkusen et buteur légendaire de l'Allemagne des années 1990.
Modeste, l'homme qui fut souvent la doublure de Benzema au Real n'a pas oublié ses équipiers, qui l'ont fêté à n'en plus finir à la fin du match de Mayence, lorsqu'il a donné la victoire aux siens dans le temps additionnel (90+2). "Je suis évidemment très heureux, mais mes remerciements vont à mes camarades de l'équipe, qui ont fait un gros match. On a eu un peu de chance, mais le but tardif était une récompense pour ce dur travail".
La chance, Leverkusen l'a retrouvée après quelques déboires lors des deux matches précédents. Chicharito lui-même avait manqué un pénalty le 17 septembre à la 88e minute du match contre Francfort, alors que son équipe n'était menée que d'un but (2-1).
Avec quatre buts, il est à une longueur des leaders du classement des buteurs, Aubameyang (Dortmund) et Lewandowski(Bayern), qui comptent 5 réalisations. Il rêve, évidemment, d'ouvrir son compteur européen mardi à Monaco.