Ligue des champions: Coman devient grand, le Bayern le reste
Buteur et passeur contre son ancien club, Kingsley Coman a fait un nouveau pas dans la cour des grands où son Bayern Munich confirme son rang après son entrée héroïque dans le Top 8 de la Ligue des champions mercredi aux dépens de la Juventus Turin.
L'homme "du tournant" du match, "le meilleur Bavarois", pour le quotidien Bild qui rappelait que l'ailier français de 19 ans fut impliqué dans le premier but, a offert le deuxième à Thomas Müller pour le 2-2, avant d'inscrire lui-même le quatrième en prolongation scellant la qualification bavaroise (2-2, 4-2 a.p.).
Moins de sept mois après son prêt (2 ans avec option d'achat) en Bavière, Coman dépasse probablement les attentes du géant allemand. Lui qui n'était apparu que deux minutes sur la grande scène européenne avec la Juve, dont une lors de la finale perdue face au Barça l'an dernier, présente déjà un capital impressionnant de 2 buts et 5 passes décisives en cinq sorties en C1 cette saison.
Entré à l'heure de jeu pour donner du punch à une attaque muette, l'ailier parisien a pris quelques minutes pour affûter son crochet et son accélération dévastatrice sur le flanc droit. Moteur de la renaissance bavaroise, il s'est offert le luxe de conclure en logeant le cuir dans la lucarne opposé du grand Gianluigi Buffon!
En 26 matches toutes compétitions confondues, Coman en est à 6 réalisations et 11 passes, dont un magnifique triplé de caviars samedi dernier contre le Werder (5-0).
- 'Perforer, éliminer' -
D'autres auraient déjà pris la grosse tête après avoir fait de l'ombre à "Kaiser Franck" et renvoyé Paul Pogba et Patrice Evra à leurs affaires nationales. Ou en entendant les louanges de Didier Deschamps: "Si je l'appelle c'est que je crois en son potentiel. Quand il joue il est très performant. Il sait jouer des deux côtés, il a une très bonne qualité de centres, une capacité à perforer, éliminer."
Mais pas lui. "Ce sont les statistiques, c'est bien, mais je ne suis pas le meilleur", a répondu humblement Coman, avec la réserve qui le caractérise, retenu sans surprise pour la deuxième fois par Didier Deschamps en vue des matches amicaux de fin mars préparatifs à l'Euro.
Humble mais certainement pas dénué d'ambition. Le gamin de Paris veut aller plus loin et sait que pour cela "il faut battre les meilleurs" parmi lesquels il classe le PSG, possible adversaire en quarts.
"Forcément ce serait spécial, c'est mon club formateur. Je n'ai pas eu l'occasion de beaucoup jouer au Parc des Princes", concède Coman serein.
- Guardiola: 'Wouah' -
Si le "King" a été le moteur du Bayern, la réaction d'orgueil et la détermination de toute l'équipe a tiré un "wouah" d'admiration de la bouche de Pep Guardiola.
L'entraîneur catalan a maintenu le rêve de triomphe voire même de triplé en Bavière avant de rejoindre cet été Manchester City, qu'il pourrait retrouver au prochain tour.
Individuellement, Guardiola a pu se réjouir des valeurs sûres comme Thomas Müller et Robert Lewandowski, qui ont travaillé sans relâche avant de trouver la faille.
Mais aussi de Thiago Alcantara, qui est clairement dans une forme ascendante, alors que Franck Ribéry n'est pas à 100% contrairement à ce qu'il claironnait avant la partie.
Côté déception, Xabi Alonso est apparu usé avant de passer le relais à Coman. Tout comme Mehdi Benatia, qui n'apporte visiblement pas la confiance en charnière aux jeunes Josuha Kimmich et David Alaba, dépassés en contre.
Jérôme Boateng et Javi Martinez, qui ont tremblé dans les tribunes, manquent cruellement. La bonne nouvelle: "Encore cinq ou six jours d'entraînement et je serai en forme", a confié à l'AFP l'Espagnol avant la rencontre.