Ligue des champions: la Juventus, vraie bête noire des clubs français
En sélection, la France a souvent pris le dessus sur l'Italie, comme lors des Coupes du monde 1986 et 1998 ou en finale de l'Euro-2000. En club aussi, les Bleus ont connu quelques succès mémorables, souvent face à l'AC Milan, battu par Marseille en 1991 et 1993 puis Bordeaux en 1996.
Mais la Juventus Turin est elle une véritable bête noire pour le football français, qui n'a jamais trouvé le moyen de sortir vainqueur d'une double confrontation face à la Vieille Dame. Battu 2-0 en demi-finale aller à Louis II, Monaco a bien peu de chances de faire basculer la statistique mardi au match retour.
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Douze confrontations en matches aller-retour, douze revers. En Ligue des champions, en Europa League, en SuperCoupe d'Europe, en Coupe de l'UEFA, en Coupe Intertoto et même en Coupe des Villes de Foire: les Français ont essayé partout, partout ils ont échoué.
Les grands clubs ont tenté leur chance: Marseille, Lyon, Monaco, Bordeaux, le Paris SG. De moins grands clubs ont essayé, comme Rennes, et même des clubs qui n'existent plus, comme le Stade Français en 1965. Tous, ils ont échoué.
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Sur ces 12 confrontations, jamais le club français n'a réussi à s'imposer à Turin, que ce soit au Stadio Comunale, au Stade des Alpes ou au nouveau Juventus Stadium. C'est dire l'ampleur de la tâche de Monaco, qui devra non seulement gagner mardi, mais avec au moins deux buts d'écart.
Le bilan est donc largement favorable sur ses terres à la Juve, qui a gagné dix fois pour deux matches nuls, dont le dernier remonte à... 1984.
Les deux seules équipes reparties de Turin sans avoir perdu sont le Stade Français en 16e de finale de la Coupe des Villes de Foire (0-0 après une défaite 1-0 à l'aller) et le Paris SG, éliminé en 8e de finale de la Coupe des Coupes 1983-1984 sur un 0-0 à Turin après un nul 2-2 au Parc des Princes.
2 sans 3 ?
Monaco réussirait un immense exploit en éliminant la Juventus mardi, mais la tendance penche évidemment plus vers une nouvelle qualification turinoise, qui serait la troisième en trois confrontations face au club de la Principauté.
Il y a à peine deux ans, en quarts de finale de la Ligue des champions, le Monaco de Leonardo Jardim avait buté sur une Juventus réaliste et vraiment pas malheureuse avec l'arbitrage. Sur la route de leur finale perdue face à Barcelone, les Italiens étaient passés d'extrême justesse (1-0; 0-0).
En 1998, les deux équipes s'étaient déjà affrontées, comme cette saison, en demi-finales de la Ligue des champions. Cette fois, les Turinois avaient pris le large dès le match aller, remporté 4-1 grâce à un triplé de Del Piero et un but de Zidane. Au retour, Monaco s'était imposé 3-2, un succès insuffisant.
2 mais pas 3
En 1985, Bordeaux était passé tout près d'une fantastique remontée en demi-finale de la Coupe d'Europe des Clubs Champions.
Submergés à l'aller (3-0) par Platini et les autres, les joueurs d'Aimé Jacquet avaient disputé une admirable deuxième manche, et inscrit deux buts par Müller et Battiston.
Dans un Parc Lescure brûlant, le dernier quart d'heure avait été extraordinaire, Tigana frappant la barre et Platini pestant contre la terre entière. Mais la Juve avait tenu et le 3e but n'était jamais venu.
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C'est avec le PSG que la Juventus affiche le plus régulièrement sa cruauté. Outre la Coupe des coupes 1984, les Parisiens ont d'abord eu affaire à la Juventus en 16e de finale de la Coupe de l'UEFA 1989-1990 (défaites 1-0 à Paris puis 2-1 à Turin).
Trois ans plus tard dans la même compétition, mais en demi-finale, l'élimination avait été plus amère encore. Battus 2-1 seulement en Italie, les Parisiens y croyaient encore à un quart de la fin du match retour au Parc, quand le score était de 0-0. Mais Roberto Baggio avait frappé, comme il l'avait fait deux fois à l'aller, et la Juve avait gagné, comme toujours.
La défaite la plus douloureuse pour le club de la capitale a lieu en 1997 avec la SuperCoupe d'Europe. Au match aller, les Parisiens sont balayés 6-1 au Parc des Princes, la Juve de Zidane et Deschamps menant déjà 4-0 à la pause. Au retour, ça sera à peine mieux avec une défaite 3-1.