Ligue des champions: le PSG frôle la correctionnelle mais assure l'essentiel
Le Paris SG s'en sort très bien: très fébrile défensivement, il a néanmoins fini par renverser Ludogorets (3-1) grâce à des buts de Matuidi et Cavani, deux fois, mercredi à Sofia, et rester au contact d'Arsenal pour la première place du groupe A, en Ligue des champions.
Et, encore ! Les Parisiens peuvent remercier leur gardien, Alphonse Aréola, qui a eu l'excellente idée de repousser le penalty de Moti à l'heure de jeu. Ludogorets manquait alors de revenir à 2-2 et, une minute plus tard, Cavani faisait le break après un service de Lucas.
"El Matador", qui restait sur une prestation hautement frustrante il y a deux semaines contre Arsenal avec ses quatre grosses occasions ratées (pour un but marqué), signait là un doublé quelque peu rédempteur, après avoir donné l'avantage aux siens de la tête, en coupant un coup franc d'Angel Di Maria (2-1, 55e). L'Argentin réussissait là sa première passe décisive de la saison à l'Uruguayen et la seule initiative précise de son piètre match.
Soit. Mais "l'important, c'est les trois points", pourra-t-il dire, comme le font habituellement les joueurs lorsqu'ils sont conscients d'avoir rendu une pâle copie, mais avec la victoire au bout. Or pour Di Maria, comme pour la plupart de ses coéquipiers, c'est peu ou prou tout ce qu'il faut retenir de cette soirée bulgare, qui a longtemps confiné au traquenard en première période, avec cette ouverture du score sur coup franc de Natanael (16e).
- Qu'arrive-t-il à Di Maria ? -
Ludogorets, très tranchant dans son jeu de contre-attaque aurait même pu enfoncer Paris en deux occasions, mais ses attaquants ont mal exploité leur surnombre. Et lors d'une des rares incursions parisiennes dans la surface adverse, Blaise Matuidi, impeccablement alerté par Marco Verratti, a su ajuster le gardien pour égaliser (41e).
Juste avant la pause, le PSG pouvait donc s'estimer heureux du scénario et aborder la suite avec un regain de confiance proportionnel au déclin d'énergie d'une équipe de Ludogorets quelque peu abattue de se voir ainsi rattrapée au score.
Si au nombre d'occasions, Paris ne vole pas un succès qui aurait pu être autrement plus lourd sans la maladresse, non pas de Cavani cette fois, mais de Di Maria (49e, 52e) ou de Matuidi (67e), les motifs de satisfaction se comptent sur les doigts d'une main par les performances individuelles de ses hommes-clés du soir en incluant tout de même, la vertu mentale qu'appelait la situation mal embarquée.
- Emery respire -
Côté négatif, la défense a trop souvent pris l'eau, surtout en phase de contre-attaques, que ce soit la charnière ou Maxwell, dépassé comme rarement. Serge Aurier a lui été plutôt épargné, mais son match s'est avéré plutôt neutre dans le délicat contexte qui est le sien, 48 heures à peine après avoir été condamné à deux mois de prison ferme pour violences contre un policier fin mai.
Mais sa présence était vivement souhaitée par Unai Emery, qui savait mieux que quiconque l'importance de cette rencontre, certes si elle n'était effectivement "pas cruciale" pour finir premier du groupe.
Même si l'entraineur espagnol dit "ne pas la comprendre", car elle est déjà inhérente à son métier et très forte au quotidien du PSG, la pression s'était un peu plus resserrée sur ses épaules après la rechute vendredi dernier à Toulouse (2-0) en Championnat. Après cette première victoire en Ligue des champions, certes émaillée de carences dans le jeu, il doit se sentir soulagé. Et le temps qu'il réclame pour "bien travailler" se rallonge de facto.
Surtout que la photographie du classement au terme des deuxièmes matches positionne son équipe devant les Gunners au profit d'une meilleure attaque. C'est peu, quand on sait que la différence particulière doit départager les équipes. Mais ça fait du bien au moral.