Ligue des champions: "Messi, c'est magique" pour le défenseur du Barça Lucas Digne
Paris est magique? "Messi, c'est magique", répond Lucas Digne dans un entretien avec l'AFP avant le 8e de finale aller de Ligue des champions mardi face au PSG, club que le défenseur français a quitté l'été dernier pour connaître "l'adrénaline" des trophées avec Barcelone.
Q: Avez-vous le sentiment d'avoir changé de planète à l'intersaison ?
R: "Oui et non. Les attentes sont différentes, on doit gagner énormément de titres. Après, à l'intérieur du vestiaire, c'est une grande famille et c'est ça qui est remarquable. Trouver ses marques, c'est le plus difficile, il faut apprendre à connaître les hommes au-delà des joueurs. En créant des affinités en dehors, on en crée aussi sur le terrain."
Q: Avez-vous déjà noué des liens avec une star comme Lionel Messi ?
R: "+Leo+, c'est magique. Pour moi, c'est le meilleur joueur du monde. On discute un peu. Au départ, la barrière de la langue était difficile mais petit à petit je commence à parler espagnol."
Q: Comment expliquez-vous l'alchimie de Messi avec ses partenaires d'attaque Luis Suarez et Neymar ?
R: "Ils ont un talent incroyable et en plus de ça, ils ont une affinité en dehors du terrain. Le fait que le groupe vive bien, qu'ils vivent bien tous ensemble, ça joue aussi. Ça rigole, c'est toujours bon enfant."
Q: Des joueurs de ce calibre, c'est ce qui manque encore au PSG ?
R: "Quand on a les meilleurs attaquants du monde, ça fait toujours la différence. Le but dans le foot, c'est de marquer, donc si on a la meilleure attaque, c'est sûr que ça aide! A Paris, ils ont aussi de très bons attaquants. Après, ils ont connu pas mal de changements donc je pense qu'il faut leur laisser du temps."
Q: En quoi avez-vous changé depuis votre dernier match au Parc avec le PSG en 2015 ?
R: "Je parle plusieurs langues! (rires) Après, je pense avoir beaucoup progressé tactiquement en jouant en Italie (en prêt à l'AS Rome, ndlr) puis en passant ici. Luis Enrique nous demande de beaucoup défendre. Même si on a énormément le ballon, on se retrouve souvent en un contre un, ou deux contre un, donc il faut bien gérer les quelques situations défensives qu'on a pour ne pas que l'équipe soit en danger."
Q: Vous aviez quitté Paris pour avoir plus de temps de jeu. Cette saison, vous avez joué 20 matches sur les 38 du Barça. Est-ce satisfaisant pour vous ?
R: "Je joue énormément, je joue des matches importants. Je suis dans le plus grand club du monde à 23 ans. C'est super pour moi. J'acquiers beaucoup d'expérience. Beaucoup de gens aimeraient être à ma place aujourd'hui."
Q: C'est difficile de s'adapter au jeu de passes du Barça ?
R: "C'est quand même marrant: j'en parlais il y a cinq-six ans avec mon père et aujourd'hui je le pratique. C'est vraiment agréable. Je lui disais que c'était un rêve de jouer dans ce club-là et que ce serait vraiment génial pour moi de pouvoir vivre une expérience comme ça. Aujourd'hui, j'ai la chance de pouvoir le faire."
Q: On vous décrit souvent comme timide. S'imposer au Barça, c'est une manière de changer cette image ?
R: "C'est peut-être parce que je ne fais pas d'écarts. Je ne suis pas forcément quelqu'un de réservé, je discute naturellement avec les gens. Le fait d'être dans un club comme celui-là montre que j'ai du caractère. On n'arrive pas à ce niveau sans caractère et sans mental."
Q: Comment expliquez-vous que vos nouveaux partenaires, qui ont tout gagné, ne soient pas rassasiés ?
R: "C'est dans les gènes. Quand on est un compétiteur, on veut toujours gagner. Ce vestiaire-là est né pour ça, ce club est fait pour ça. Tous les ans, il faut gagner des trophées et c'est comme ça. On joue pour ça. Tous les joueurs rêvent de remporter des trophées, c'est cette adrénaline-là qu'on recherche. Et au Parc, il y en aura. Ce sont des matches couperets, très importants."
Q: Le Barça est 2e de Liga, qualifié en finale de Coupe du Roi et présent en Ligue des champions. L'équipe rêve-t-elle d'un nouveau triplé, comme en 2009 et 2015 ?
R: "On n'en parle pas forcément entre nous mais je pense que tous les joueurs l'ont en tête. Tant qu'on est sur tous les tableaux, c'est très important. Ce club est né pour gagner des trophées."
Propos recueillis par Jean DÉCOTTE