Ligue des champions: Monaco, en funambule
Monaco, qui a égalisé à l'ultime seconde contre Leverkusen (1-1) mardi lors de la 2e journée de Ligue des champions, conserve la tête du groupe E mais l'équilibre de l'équipe n'est plus celui du début de saison.
. Une Glik-dépendance
"Glik Glik Bang Bang" s'est amusé Twitter sur le but égalisateur - somptueux - du Polonais dans le temps additionnel contre le Bayer. La Glik-mania qui commence à souffler en Principauté est logique. Le défenseur central est LA grande pioche du mercato estival monégasque. Très solide défensivement, fort physiquement, il rassure les siens et sait les guider dans les moments compliqués.
"C'est un joueur avec une forte personnalité, explique Leonardo Jardim. Il croit qu'on peut toujours bien faire les choses. Il a une attitude positive et travaille pour le collectif."
Attention à la Glik-dépendance, tant l'impact de l'ex-capitaine du Torino sur le groupe est devenu grand. "Ce but (contre Leverkusen, ndlr) a beaucoup de valeur, explique ainsi Tiemoué Bakayoko. On pensait nous-mêmes que ce serait difficile de revenir."
Avec Kamil Glik, tout semble désormais possible, puisque, coup sur coup (Angers, Leverkusen), il a marqué quand l'équipe était à bout, au bord de la résignation. Et ses buts ont changé le cours des matchs.
. Une attaque en souffrance
Après le match contre Leverkusen, Jardim a été interrogé sur les difficultés de Valère Germain à évoluer seul dans l'axe. Comme souvent, le Portugais s'en est tiré en évoquant le bien collectif. Selon lui, quand Radamel Falcao n'est pas là (ce qui est très souvent le cas depuis le début de la saison), il n'a pas assez de solutions offensives pour évoluer à deux attaquants, "système que préfère Valère", reconnaît-il.
Contrairement à Guido Carrillo, l'ex-Niçois n'a jamais pesé sur le jeu. Et comme il ne marque plus depuis le 3 août et son doublé contre Fenerbahçe, la crise de confiance guette.
Mais au-delà du cas Germain, c'est toute l'animation offensive monégasque qui défaille actuellement. Sans Falcao et avec un Carrillo plus passeur que buteur, les milieux offensifs doivent aussi apporter plus.
Mais les obligations défensives imposées par le jeu prôné par Jardim deviennent de plus en plus prioritaires. Thomas Lemar ou Bernardo Silva s'épuisent. "Même si on n'a pas fait un grand match, on a tous beaucoup couru", souligne d'ailleurs Germain.
. Des organismes éprouvés
Monaco vient d'enchaîner six rencontres en 17 journées, une cadence infernale. Même le costaud Glik reconnaît tirer la langue.
"Nous jouons tous les trois jours en ce moment, précise-t-il. Il arrive dans une longue saison de ne pas bien jouer certains matchs. L'important, c'est le résultat. C'est ça, une grande équipe. Même quand tu ne joues pas bien tu obtiens des résultats."
Lors de ces six rencontres, Monaco n'a flanché qu'un seule (grosse) fois, pour quatre victoires et un nul (qui ressemble à un point arraché vu le scénario). Cette défaite, c'était dans le derby de la côte d'Azur, contre Nice et Balotelli (4-0) mercredi dernier à l'Allianz Riviera.
Ce revers a clairement laissé des traces physiques et psychologiques, même si les intéressés s'en défendent. Depuis, une certaine lassitude se fait ressentir.
Heureusement que les buts de Glik permettent au groupe de garder une dynamique positive. Les têtes seraient plus tourmentées, et les organismes bien plus lourds si Monaco n'avait arraché ni la victoire contre Angers, ni le nul contre Leverkusen. Mais tout cela reste, quand même, sur le fil du rasoir...