Ligue des champions: simple transition à Chelsea ou récession profonde?
L'élimination mercredi de Chelsea de la Ligue des champions entérine la saison noire des Blues de Guus Hiddink, l'intérimaire qui se retrouve maintenant avec trois mois pour sauver ce qui peut l'être et tenter d'amorcer un nouveau cycle.
. Retour vers le futur
Chelsea, 10e de Premier League qui ne jouera pas la Ligue des champions la saison prochaine pour la première fois depuis la saison 2002-2003, semble revenu aux années Claudio Ranieri qui ont précédé l'arrivée du richissime propriétaire Roman Abramovich en 2003.
Avec le magnat russe, Chelsea a connu un sacre européen en 2012 mais les joueurs clés de son âge d'or ne sont plus là.
Le remplaçant d'Hiddink, qui devrait être le sélectionneur italien Antonio Conte selon les médias britanniques, va donc devoir reconstruire une équipe, une dynamique.
En 2009, après son premier intérim, son compatriote Carlo Ancelotti avait réussi à donner un nouveau souffle en ramenant en 2010 un premier titre de champion depuis 2006. Mais le prochain entraîneur partira de bien plus loin car les Drogba, Lampard ou Cole ne sont plus là.
Chelsea, toujours entravé par le fair-play financier imposé par l'UEFA, se prépare donc à une intersaison délicate.
. Eté de tous les dangers
Avec deux défaites seulement, celles contre le PSG qui coûtent l'élimination européenne, en 17 matchs depuis sa nomination en catastrophe en décembre en remplacement de Jose Mourinho, le bilan sportif d'Hiddink est louable. Mais le plus dur l'attend maintenant pour tenter de maintenir l'attractivité du club et de ses joueurs avant un mercato estival de tous les dangers.
"Chelsea est entré dans une phase de transition, assure Hiddink. Les joueurs doivent voir comment retrouver le niveau auquel ils sont habitués et regagner le terrain perdu".
Mais les dossiers épineux s'accumulent. Eden Hazard, en déclenchant mercredi la fureur médiatique après avoir échangé son maillot à la mi-temps avec Angel Di Maria, ne fait pas un cadeau à son technicien.
Joueur de l'année en 2015, le Belge de 25 ans est devenu un fantôme un an plus tard. Son départ (Real, Paris?) cet été semble acquis mais Chelsea n'a pas les moyens de le brader et c'est un mauvais signal à envoyer alors qu'il devait incarner l'avenir.
La blessure de Diego Costa est également un caillou dans la chaussure d'Hiddink qui n'a pu faire autrement que de prendre le risque de le faire jouer contre Paris alors qu'il revenait de blessure et pourrait le payer cher après sa rechute.
Car derrière, un Rémy désabusé qui ne joue plus et un Traoré bien tendre symbolisent bien un groupe carencé et vieillissant construit par "Mou", un groupe fragilisé psychologiquement par les 18 mois du Portugais.
. Piège immédiat
Le quart de finale de Coupe d'Angleterre à Everton dès samedi a tout d'un traquenard si Chelsea n'a pas digéré d'ici là son élimination contre le PSG.
Une 8e "Cup" après celle de 2012 ne sauverait pas la saison des Londoniens mais elle adoucirait leur rancoeur et contiendrait peut-être l'implosion.
C'est un pari que le pompier de service néerlandais a déjà relevé avec succès en 2009 lors de son premier séjour courte durée au club et c'est le dernier défi qui l'attend avant de laisser sa place.
Il a donc un mois pour reprendre ses esprits avant une fin de saison relevée qui verra son équipe affronter Manchester City, Tottenham et Leicester dans les cinq dernières journées de championnat.