OM-PSG: Michel, parole à la défense
Critiqué par un Vélodrome toujours nostalgique de son prédécesseur Marcelo Bielsa, Michel s'agrippe au contexte de son arrivée en catastrophe à Marseille l'été dernier pour justifier les difficultés de son équipe avant le choc contre le PSG (21h00).
L'argumentaire est rôdé pour l'ex-milieu du Real Madrid. Selon lui, si l'OM stagne à une peu glorieuse 8e place en L1, les circonstances de sa nomination y sont pour beaucoup.
Michel le répète à l'envi à toutes les conférences de presse: il n'a pas pu armer son navire en juin-juillet, toute l’institution marseillaise ayant été secouée par le départ d'"El Loco" Bielsa au soir de la 1re journée, et il égrène le grand nombre de blessures qui polluent la saison.
"Oui, je le dis souvent, assure-il dans un entretien à l'AFP, mais pas pour expliquer les mauvais résultats, je ne le prends jamais comme une excuse."
Sourd à ces arguments, le Vélodrome encore énamouré de Bielsa a plusieurs fois chanté le nom de l'"ex". "N'oubliez pas que 80% de mon équipe ne jouait pas l'an passé", répond Michel.
Et d'énumérer: "Manquillo ne jouait pas à Liverpool, Rolando ne jouait pas, Isla ne jouait pas, +Lass+ Diarra pas du tout, Alessandrini jouait peu, Cabella jouait peu et Nkoudou ne jouait pas, sept matches en 1re division. Est-ce une comparaison avec Bielsa? Non, c'est la réalité, et on me demande d'être sur le podium, mais et l'an passé (l'OM avait terminé 4e, ndlr)?"
- 'Il a bricolé, et pas trop mal' -
Ces plaidoiries sont confortées par plusieurs illustres "anciens" de la maison OM. Pour Alain Giresse, "Michel est la cible toute trouvée, mais l'équipe s'est affaiblie par rapport à l'année dernière".
"Les critiques contre Michel sont complètement injustes, tonne aussi l'ex grand défenseur de l'OM Bernard Bosquier. C'est trop facile, l'entraîneur n'est pas fautif s'il n'a que trois joueurs techniques, Diarra, Nkoudou et Cabella. Il a bricolé, et pas trop mal, je pense que c'est un bon entraîneur."
Du côté de ses collègues de L1, l'Espagnol a aussi des défenseurs. "Moi je l'aime bien, il a de la classe, et du cran", a dit également Frédéric Antonetti à l'AFP. L'entraîneur de Lille, dernier visiteur à s'enrichir au Vélodrome (1-1), rappelle que l'Espagnol "a hérité d'une situation difficile, il n'a pas constitué son équipe et l'exigence est très élevée à Marseille", souligne le Corse aux 519 matches sur un banc de L1.
"Le problème est structurel, pas tactique, ajoute Giresse. Michel a surtout des joueurs d'espaces devant, Nkoudou, Sarr, Alessandrini..."
"C'est très difficile pour les attaques placées quand votre effectif est bâti pour le contre", estime de son côté Antonetti.
Mais "contre le PSG il pourrait retrouver cette configuration qu'il affectionne, car Paris aura le ballon", imagine "Gigi".
- Rendez-vous fin mars -
Un des meilleurs matches de l'OM de Michel fut d'ailleurs l'aller au Parc des Princes, où un penalty raté par Abdelaziz Barrada a fait la différence (2-1 pour PSG).
"Excité" à l'idée d'affronter "une des meilleures équipes d'Europe", Michel promet: "nous sommes une équipe fiable pour ce genre de match, nous les jouons bien".
L'OM risque en effet de ne pas avoir la maîtrise du ballon face au Paris SG, une situation qui paradoxalement convient bien à l'OM, un peu vite cataloguée comme une équipe de contre, ce dont se défend Michel.
"Mais quel joueur refuserait les espaces qui s'offrent en contre? s'interroge Giresse. Vous avez vu Barcelone-Valence (7-0)? Demandez à Neymar, Messi et Luis Suarez s'ils n'étaient pas content d'avoir 50 mètres pour contrer."
Pour finir, Michel promet des lendemains qui chantent. "J'ai l'équipe depuis cinq mois et demi, je suis sûr qu'à la fin mars, elle sera très bonne", s'engage-t-il.
Prendre un peu d'avance et gagner le Clasico serait bon pour sa cause.