Présidence Fifa: et pour finir, l'Amérique
Le tour du monde des candidats à la présidence de la Fifa s'achève par l'Amérique: ils sont reçus jeudi et vendredi à Miami par la Concacaf (Confédération d'Amérique du Nord, centrale et des Caraïbes), qui devrait décider dans la foulée de soutenir l'un d'entre eux.
La Concacaf est elle-même au coeur du retentissant scandale qui a plongé la Fifa dans une crise sans précédent.
Pendant deux jours, dans un hôtel situé à proximité de l'aéroport de Miami, ses dirigeants vont débattre des mérites comparés des cinq candidats en lice pour tourner la page Joseph Blatter.
Quatre d'entre eux devraient être sur place, dont les deux favoris, le Suisse Gianni Infantino (N.2 de l'UEFA et candidat de l'Europe) et le Cheikh bahreini Salman (soutenu par l'Asie et l'Afrique).
Deux des outsiders devraient également être présents à Miami: l'homme d'affaires sud-africain Tokyo Sexwale et le Français Jérôme Champagne, ancien secrétaire général adjoint de la Fifa. Le dernier candidat, le prince jordanien Ali, ancien vice-président de la Fifa, ne devrait en revanche pas faire le voyage.
Selon une source proche de la Concacaf, chaque candidat disposera de vingt minutes jeudi pour faire une présentation de son programme et dévoiler ses projets pour l'avenir de la Fifa.
Après quoi, la Concacaf devrait décider d'officialiser son soutien à l'un d'entre eux, vendredi vers 15h00 locales (20h00 GMT, 21h00 françaises).
- 35 voix -
Cette prise de position est très attendue. Avec ses 35 voix (sur 41 membres, dont tous ne sont pas affiliés à la Fifa), la Concacaf peut relancer l'incertitude entourant l'élection qui aura lieu le 26 février à Zurich (Suisse). La campagne a connu un développement majeur la semaine dernière avec le soutien de la Confédération africaine (54 voix) au Cheikh Salman.
Le patron de la Confédération asiatique (AFC), déjà assuré du soutien du football asiatique (46), semble tenir la corde face à Infantino, candidat de subsitution de l'Europe après le retrait de Michel Platini.
Sauf surprise, la Concacaf devrait soutenir la candidature d'Infantino, comme l'a fait avant elle la Confédération sud-américaine (Conmebol, 10 voix), et bien sûr l'UEFA (53 voix).
Au sein de la Concacaf, l'Amérique centrale s'est déjà déclarée en faveur du Suisse, par la voix de l'Union d'Amérique centrale de football (UNCAF), soit sept fédérations (Costa Rica, Salvador, Honduras, Panama, Guatemala, Belize et Nicaragua).
Ironie de la situation, la Concacaf est elle-même au beau milieu d'un processus de réforme en profondeur.
Elle a vu plusieurs de ses hauts dirigeants accusés par la justice américaine d'être impliqués dans le scandale de la Fifa, pour des faits de racket, fraude et blanchiment portant sur des dizaines de millions de dollars pendant plus de 25 ans.
Ses deux derniers présidents ont maille à partir avec la justice américaine: Jeffrey Webb (îles Caïman) a été arrêté en mai en Suisse, et son successeur Alfredo Hawit (Honduras) a été extradé aux Etats-Unis en décembre.