PSG: et Lucas évinça Cavani
C'est une petite révolution à l'échelle du PSG: contre Angers samedi (5-1), Lucas a gagné sa place dans l'équipe-type en vue du rendez-vous contre Chelsea le 16 février aux dépens d'Edinson Cavani, jusqu'alors inamovible titulaire.
Ces dernières semaines, l'incessante rotation et le malaise Cavani embrumaient les contours du onze majeur. La démonstration contre le promu samedi lors de la 22e journée de Ligue 1, avec un but et une passe décisive signés Lucas, les a éclaircis, au point d'acter un changement dans la hiérarchie en attaque.
L'amorce remonte au 19 décembre à Caen (3-0 pour Paris). L'absence de Cavani à ce dernier match de championnat de l'année civile pour raisons personnelles et son attitude jugée individualiste allaient délier les langues lors d'une réunion des cadres de l'équipe pendant le stage de mi-saison au Qatar.
Parallèlement, Lucas saisissait sa chance en Normandie, avec un match plein assorti de deux passes décisives accompagnant sa montée en puissance: six de ses huit buts ont été inscrits depuis début novembre, dont celui de la victoire en quart de finale de coupe de la Ligue contre Lyon (2-1). Huit buts, c'est aussi son record de la saison dernière.
- 'Trio' -
Lucas "avait été très bon à Caen, son trio avec +Ibra+ et Di Maria avait été très bon, a souligné samedi Laurent Blanc après le carton face au SCO. Je voulais revoir ce trio à domicile. Il m'a donné encore entièrement satisfaction". En insistant sur le "trio", l'entraîneur parisien figeait en quelque sorte la ligne d'attaque.
"+Edi+ est un peu moins bien en ce moment, pour diverses raisons, mais c'est vrai que ce match de Caen a permis à Lucas de prendre conscience de certaines choses", a précisé Blanc.
L'histoire de Cavani au PSG alterne buts (0,55 par match en moyenne toutes compétitions confondues) et ratés spectaculaires, mais c'est la première fois que son statut se lézarde autant, lui le joueur le plus cher du championnat de France (transfert estimé à 64 millions en juillet 2013, en provenance de Naples).
Le "Matador" est moins tueur cette saison (0,46 but en moyenne) que lors des deux précédents exercices cumulés (0,58). Il serait injuste d'évaluer un attaquant régulièrement excentré sur ses seules statistiques de buts, d'ailleurs bien supérieures à celles de Lucas (0,16).
- 'Vitesse sans ballon' -
Mais quand elles fléchissent, comme c'est le cas depuis plusieurs semaines, et même si l'Uruguayen est parfois utile dans les replacements défensifs, c'est son apport dans le jeu qui est ausculté, et il s'avère moins prégnant que celui d'un Lucas à la technique bien plus subtile.
Le déclic chez le Brésilien de 23 ans est surtout tactique, sa grande lacune jusqu'alors. "Il fallait insister, être patient, lui montrer des choses très basiques: il faut qu'il comprenne que sa qualité majeure, c'est la vitesse, et qu'il l'aborde sans ballon, a expliqué Blanc. Ça peut être avec ballon, quand il est en super confiance. Mais plus il utilisera sa vitesse sans ballon, plus il sera efficace".
"Si j'en suis là aujourd'hui, c'est que j'ai entendu le message, a dit Lucas au Parisien. J'ai compris ce que Laurent Blanc voulait de moi. J'écoute toujours le coach et les joueurs qui ont plus d'expérience que moi car je veux progresser. Avec Di Maria et Ibra, on s'entend aussi très bien. Ce sont des joueurs intelligents et cela facilite mon jeu".
Les changements de hiérarchie sont très rares chez Blanc. Mais prudence néanmoins: depuis l'arrivée de Lucas en janvier 2013, ce type de déclic a déjà été entr'aperçu, et son but à Lille (1-0 lors de la première journée de L1) était par exemple resté sans lendemain. Il lui reste trois semaines pour défendre sa nouvelle place.