PSG-Troyes: hymnes et drapeaux en hommage aux victimes des attentats
Un hommage aux victimes des attentats du 13 novembre a été rendu samedi au Parc des Princes avant le coup d'envoi de PSG-Troyes (15e journée de L1), avec notamment l'hymne des supporters de la capitale, La Marseillaise et le déploiement d'un drapeau français géant sur la pelouse.
L'émotion a été intense durant le protocole d'avant-match, pour ce premier rendez-vous du PSG à Paris depuis les attaques sanglantes qui ont fait 130 morts, dans un stade quasiment plein.
Le speaker a d'abord délivré un message sur "l'unité dans la douleur" et conclu par "place au football, porteur d'espoir et de paix". Il a aussi demandé aux spectateurs de "respecter" l'énoncé de la composition de l'équipe adverse et ceux-ci l'ont applaudi, alors qu'il provoque habituellement leurs sifflets.
Sous les yeux notamment du Premier ministre Manuel Valls, de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy et de l'émir du Qatar, Tamim Ben Hamad Al Thani, les spectateurs ont agité des drapeaux tricolores qui avaient été disposés sur leurs sièges, sauf dans la tribune opposée à la sortie des vestiaires, où ils ont brandi des cartons pour la colorer de bleu-blanc-rouge.
Un drapeau français géant était déployé sur la pelouse. Devant les joueurs alignés se trouvait une banderole "Nous sommes tous Paris".
Sur les écrans géants, de nombreuses personnalités du monde du sport ont témoigné de leur solidarité en disant "Je suis Paris" en français ou "Nous sommes unis" (Zidane, Rooney, Neymar, le Brésilien Ronaldo, Pirlo, Pires, Suarez, Abidal, Agassi, Luis Enrique, Karabatic, Tony Parker, Cristiano Ronaldo, Beckham, etc.).
Le public a chanté l'hymne "Ô Ville Lumière", puis La Marseillaise, accompagné par l'Orchestre de musique des gardiens de la paix de Paris. Il a aussi lancé de non moins vibrants "Daech, Daech, on t'encule !", comme ce fut déjà le cas dans d'autres stades de L1.
Une minute de silence a été respectée.
- 'Play for Paris' -
Les joueurs du PSG portaient le maillot sans sponsor arborant sur la poitrine la mention "Je suis Paris" qu'ils avaient déjà porté mercredi en Ligue des champions face à Malmö (victoire 5-0).
En face de la sortie des vestiaires était déployé le célèbre logo mêlant la Tour Eiffel au symbole du "Peace and Love". Il surmontait l'inscription "Play for Paris" (jouer pour Paris), un écho au "Pray for Paris" (prier pour Paris) qui avait fait florès sur les réseaux sociaux en solidarité avec les victimes.
La sécurité avait été renforcée aux abords du Parc des Princes, avec des dizaines de fourgons policiers et des membres des forces de l'ordre, parfois armés de fusils-mitrailleurs, disposés alentour.
Les supporters devaient franchir quatre barrages filtrants pour accéder au Parc, avec contrôle d'identité, du ticket d'entrée et fouille.
"Au niveau de la sécurité, il n'y a pas mieux, a estimé Karim Bellaredj, un supporter venu avec son fils Matheo. On est venus plus tôt que d'habitude. Evidemment, quand il y a eu les attentats, on a eu peur et on s'est posé la question de venir ou pas au match, mais on ne va pas s'arrêter de vivre pour des cons comme ça (les terroristes, ndlr)".
"On comprend, mais quatre barrages, c'est un peu exagéré, a relativisé Bernard Franquin, venu avec des amis. Mais bon, rien ne va nous empêcher de venir au Parc".
Les spectateurs n'avaient le droit d'emporter à l'intérieur du stade que de petits sacs (type sac à main ou banane).
Le car des joueurs du PSG est arrivé à 15h20, dans la plus grande discrétion, et a accédé à l'intérieur de l'enceinte par une entrée latérale, et non par la principale sur tapis rouge, comme habituellement. Les Troyens sont arrivés vingt minutes plus tard.
L'ambiance était bon enfant, on a même vu le directeur général délégué du PSG, Jean-Claude Blanc, se prêter de bonne grâce à des selfies avec des supporters.