Real Madrid: Zidane devant la presse, une défense offensive

Confronté au premier flottement de sa jeune carrière d'entraîneur, Zinédine Zidane a dû se plier vendredi à un exercice qu'il goûte peu: s'expliquer devant la presse sur l'actuelle mauvaise passe du Real Madrid. Mais même dans cet exercice de défense, "ZZ" s'est montré offensif.
Se montrant détendu mais déterminé dans la vaste salle de presse du centre d'entraînement du club, dans l'est de la capitale espagnole, le jeune coach de 44 ans a d'abord su faire son autocritique.
"J'étais déjà critique avec moi-même quand j'étais joueur. (...) Entraîneur, je vais faire la même chose. Si on fait trois ou quatre matches nuls, c'est qu'il y a des choses que moi, en tant que responsable, je dois trouver", a-t-il fait valoir.
"Je sais où je suis. J'accepte les critiques et je les ai toujours acceptées", a souligné l'ancien meneur de jeu du Real (2001-2006) et de l'équipe de France.
Et d'établir un verdict lucide de la situation, pas catastrophique mais inquiétante après quatre matches nuls successifs toutes compétitions confondues. C'est un enchaînement inédit neuf mois après sa nomination sur le banc merengue, même si le Real reste en bonne position en Championnat d'Espagne (2e) et dans son groupe de Ligue des champions (2e).
"La seule chose qui compte, pour nous, c'est de tout faire pour regoûter à la victoire. Quand on ne gagne pas, c'est peut-être qu'on ne fait pas tout pour", a résumé le technicien français à la veille d'affronter le Betis Séville samedi en Liga (20h45 heure française).
Pour autant, il a aussi mis en avant ses états de service pour réclamer du temps. N'a-t-il pas remporté la Ligue des champions en mai dernier, après seulement cinq mois en poste ? N'a-t-il pas égalé en septembre le record de victoires consécutives en Liga (16 succès d'affilée) ?
- 'Je ne suis pas un magicien' -
"On est bien gentil, on fait allusion à ces matches nuls, mais moi je n'occulte pas ce qu'on a fait pendant six mois, et j'espère que personne ne l'occulte. Je me critique, j'essaie de trouver des solutions", a-t-il asséné.
Les solutions, Zidane les énumère lui-même: "revenir à ce qu'on sait faire", "ne pas laisser l'adversaire développer son jeu", "mettre du jeu, de l'intensité, de la folie"...
Et un mot-clé, qui revient comme un credo dans le discours du "Zizou" entraîneur: le travail. Le travail au quotidien, crampons aux pieds avec les joueurs, pour s'extraire de la folle pression inhérente au Real.
"Je ne suis pas un magicien, je dis juste que le travail va nous permettre de sortir de cette petite phase", a-t-il lancé, se disant convaincu d'"y arriver".
Pour les fines bouches, Zidane a une idée de jeu plutôt fluctuante, laissant libre cours au talent offensif de ses stars. Mais "ZZ" ne se voit pas en théoricien, plutôt en technicien.
"Je n'ai rien inventé du tout, je n'ai pas inventé le football, je veux juste amener mon savoir-faire, ce que je connais, ce que j'ai comme expérience en tant que joueur", a-t-il souligné.
"Je ne me suis jamais considéré comme un grand entraîneur et je ne vais jamais le penser. Je peux avoir gagné la Ligue des champions, jamais je ne vais penser être le meilleur entraîneur. Je suis un entraîneur jeune, avec l'envie d'apprendre. J'entraîne ce grand club, qui a ses complications, et je dois continuer à travailler, rien de plus", a conclu "Zizou".