Rétro: Zidane, 2016 année de la gagne
"J'adore gagner, je suis un gagneur". Zinédine Zidane le dit souvent et l'année 2016 lui donne raison. Qui d'autre que lui aurait pu remporter la Ligue des champions, cinq mois après avoir été nommé coach du Real Madrid, son premier poste à ce niveau ?
"Certains mettent 15 ans avant de la gagner, d'autres ne la gagneront jamais". L'hommage vient de l'autre "Père la victoire" du foot français, Didier Deschamps, qui lui aussi a tous les trophées chez lui - champion du monde, champion d'Europe - et a lui aussi gagné la Coupe aux grandes oreilles. Mais seulement comme joueur, pas comme entraîneur.
Car Zizou, 44 ans, lui, a les deux: c'est sa reprise de volée de légende un soir à Glasgow contre le Bayer Leverkusen qui offrit la C1 en 2002 au Real.
C'était la 9e du club. Celle qu'il souleva dans le costume d'entraîneur fut la 11e, record absolu. On peu même ajouter celle de 2014, remportée par le Real entraîné alors par Carlo Ancelotti, qui avait comme adjoint le natif de Marseille.
Retour sur l'année 2016. En janvier, "ZZ", entraîneur de la réserve madrilène, la Castilla, est propulsé entraîneur N1 en remplacement d'un Rafael Benitez dont le message ne passe plus.
- Bataille de l'image -
Premier coup gagnant: Lors de son intronisation, il pose tout sourire, décontracté, aux côtés de sa femme Véronique et de ses quatre fils, qui jouent tous au football, dont l'aîné appelé Enzo en hommage à Francescoli, idole de jeunesse de son père. Comprenez: Le Real Madrid est un club familial et le Ballon d'or 1998 est chez lui.
C'est ce qu'a confirmé le président madrilène Florentino Pérez dans un entretien récent avec l'AFP: "C'est quelqu'un qui s'est parfaitement intégré à ce club et le connaît sur le bout des doigts. Ses valeurs correspondent à celles du Real Madrid et c'est une histoire d'amour, belle et éternelle".
Evidemment, la vie au quotidien d'un coach n'est pas faite que de bonheurs successifs. Il y a parfois des trous d'air, mais Zidane fait preuve d'autorité quand il le faut. Il suffit de demander à la star colombienne James Rodriguez qui n'entre plus dans ses plans ou encore à Cristiano Ronaldo envoyé contre son gré sur le banc pendant les périodes de moins bien. Ce que CR7 n'aurait jamais accepté de Benitez, il l'a digéré avec Zidane.
- 'Il a cette autorité' -
"Outre le fait qu'il travaille beaucoup, il a cette autorité sur les joueurs, parce qu'il a été un grand footballeur, décrypte encore pour l'AFP Florentino Pérez. Quand il parle avec les joueurs, il dispose de la reconnaissance et de l'autorité nécessaires. Au sein de l'effectif du Real Madrid, même si les joueurs sont tous très bons, ce n'est pas facile de les gérer."
"L'arrivée de Zizou a été importante" avait soufflé Sergio Ramos, cadre du Real, le 28 mai à Milan, alors que la "Maison Blanche" venait de remporter la Ligue des champions à Milan contre son rival madrilène de l'Atletico.
"Avec Zizou, le vestiaire était uni, même si avec Benitez (prédécesseur de Zizou) il y a eu des bons moments, mais Zizou a apporté son côté positif", poursuivait le défenseur.
C'est ce qui avait frappé durant la finale de la C1: le calme impressionnant du Français alors que le match s'étirait pourtant et allait aux tirs au but (1-1; 5 t.a.b à 3).
"Como no te voy a querer (comment ne pas t'aimer, ndlr)", ont scandé des milliers de fans en voyant le 29 mai apparaître dans les rues de Madrid les joueurs du Real venus leur présenter cette Ligue des champions tant désirée, gagnée la veille.
Ce message des supporters du Real s'adressait aussi à "Zizou". Il l'a entendu d'ailleurs, lui qui disait ce mois-ci: "je vais rester ici toute ma vie, parce que je me plais beaucoup dans cette ville et dans ce pays, qui m'a toujours témoigné beaucoup d'affection".