Sex-tape: Benzema fixé sur son contrôle judiciaire le 11 mars
Karim Benzema, mis en examen dans l'affaire de tentative de chantage à la sex-tape contre Mathieu Valbuena, saura le 11 mars s'il peut à nouveau côtoyer son coéquipier de l'équipe de France, ce que lui interdisait jusqu'alors son contrôle judiciaire.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles, qui doit trancher, rendra à la même date sa décision quant à la demande de constitution de partie civile de la Fédération française de football, qui s'estime victime dans cette affaire.
Ces énièmes épisodes procéduraux dans le feuilleton de la sex-tape ont donné lieu à un rebondissement inattendu, vendredi, lors de l'audience: l'accusation s'est rangée à l'avis de la défense de lever le contrôle judiciaire.
"Le parquet général était un peu gêné, donc il a été très sobre: il a dit qu'à ses yeux, cette mesure ne lui apparaissait plus nécessaire", a expliqué l'un des avocats de M. Benzema, Me Alain Jakubowicz.
Or, le parquet de Versailles avait jusqu'alors constamment défendu le contrôle judiciaire: il l'avait fait savoir, en vain, au juge d'instruction, qui avait finalement, de sa propre initiative, autorisé mi-février l'attaquant-star du Real Madrid à côtoyer Valbuena.
Le procureur avait alors immédiatement interjeté appel, obligeant à un second examen par la chambre de l'instruction, qui a par ailleurs refusé que les débats soient publics.
L'avocat de Mathieu Valbuena, Me Didier Domat, ne s'est pas opposé non plus à la levée du contrôle judiciaire, "une unanimité rare", a souligné l'autre avocat de Benzema, Me Sylvain Cormier.
Au cœur de l'affaire, une vidéo intime de Valbuena récupérée par trois hommes, plus ou moins familiers des footballeurs, et qu'ils sont soupçonnés d'avoir utilisée pour tenter d'extorquer de l'argent au joueur de l'Olympique lyonnais. Benzema avait été approché par un ami d'enfance, Karim Zenati, autre membre présumé de l'entreprise de chantage, qui lui avait demandé de convaincre Valbuena de payer.
L'attaquant madrilène, originaire de la région lyonnaise, avait parlé de l'enregistrement à Valbuena le 6 octobre au centre d'entraînement des Bleus à Clairefontaine, en région parisienne, selon lui de manière amicale, de manière pressante et menaçante selon l'accusation.
Benzema a été mis en examen le 5 novembre pour "complicité de tentative de chantage" et "participation à une association de malfaiteurs", infractions passibles de cinq ans d'emprisonnement.
Une confirmation en appel de l'autorisation de côtoyer à nouveau Valbuena ouvrirait de sérieux espoirs pour Benzema de jouer l'Euro-2016, qui doit se dérouler en France du 10 juin au 10 juillet, alors que les deux joueurs sont considérés comme des cadres de l'équipe de France.