BUHARI ET L'ARGENT DE LA CORRUPTION
Ouestafnews –Neuf milliards de dollars : c’est ce le chiffre que le président Muhammadu Buhari affiche à son compteur au titre des montants récupéré par son gouvernement un an après son arrivée au pouvoir.
Elu en mai 2015, le président Buhari a érigé la lutte contre la corruption en priorité, attirant l’attention de la planète entière dans un pays longtemps gangrené par ce fléau.
En prenant toujours le soin de ne citer aucun nom, le gouvernement fédéral rentre petit à petit dans ses fonds.
Le 04 juin 2016, ce sont 600 millions de dollars qui sont venus s’ajouter aux comptes, précisait dans un communiqué, le ministre de l’Information, Lai Mohammed. De mai 2015, date de la venue au pouvoir de M.Buhari à mai 2016, les saisies effectuées ont atteint une valeur de 9,1 milliards de dollars.
Un chiffre somme toute dérisoire puisque lors de sa visite officielle aux Etats-Unis en en juillet 2015, le président Buhari avait sollicité l’aide du gouvernement américain pour localiser et rapatrier quelque 150 milliards de dollars d’avoirs volés par d’anciens hauts fonctionnaires corrompus.
Goodluck Jonathan visé
Resté silencieux face aux accusations de son successeur, le président Goodluck Jonathan a brisé à moitié le silence, le 06 juin dans une interview avec Bloomberg Tv repris par les médias locaux.
Dans cet entretien, il affirme être au courant que l’actuel gouvernement mène une enquête sur sa personne. « Je fais bien entendu, l’objet d’une enquête », a-t-il souligné, précisant qu’il ne ferait pas d’obstructions à cette « investigation à l’issue de laquelle toute la vérité sera dite ».
Sous le mandat de Goodluck Jonathan, de « fausses dépenses sécuritaires » ont fait disparaitre pas moins de 15 millions de dollars de fonds publics, selon les estimations du gouvernement. Sambo Dasuki, ex-conseiller à la sécurité nationale de Goodluck Jonathan et d’autres officiers ont été arrêtés dans le cadre cette affaire.
En dehors des présumées fausses dépenses militaires, le secteur pétrolier a été, sous presque tous les régimes, un gouffre à sous pour l’Etat nigérian.
Deux mois à peine après son arrivée au pouvoir, Muhammadu
Buhari avait lancé une enquête sur la gestion de la Société pétrolière nationale (NNPC) entre 2012 et 2015. Dans cette affaire en cours, les enquêteurs devront éclairer l’opinion sur le non-reversement à l’Etat fédéral de plusieurs milliards de dollars de recettes pétrolières.
Depuis 2006, le Nigeria figure dans au sommet des des pays les plus corrompus du monde, selon le classement de l'ONG anti-corruption Transparency International. En 2015, sur 168 pays classés, le Nigeria occupe la 136ème place.