DANS L'ATTENTE DES RESULTATS
Le dépouillement est en cours et le taux de participation sera déterminant pour savoir dans quelle mesure l'appel au boycott émanant de l'opposition a été suivi
Les Ivoiriens ont voté, samedi, lors d'une élection présidentielle marquée par des incidents, notamment dans certains fiefs de l'opposition. Le dépouillement est en cours et le taux de participation sera déterminant pour savoir dans quelle mesure l'appel au boycott émanant de l'opposition a été suivi . Les résultats du scrutin doivent être annoncés avant mardi.
Pour l’opposition, il n’y a pas eu d’élection, samedi 31 octobre, en Côte d’Ivoire. Du côté du parti présidentiel on se réjouit, au contraire, du déroulement de la journée électorale. "Nous avons notre première victoire. L’élection présidentielle s’est tenue", a affirmé Adama Bictogo, un cadre du RHDP.
Les Ivoiriens dans l’attente
Alors que le dépouillement se termine ce dimanche matin dans la plupart des bureaux de vote et que les résultats sont acheminés vers la Commission électorale indépendante (CEI), le bilan des violences à Abidjan, dans centre-est et le centre-ouest du pays reste difficile à mesurer. Cependant, l'opposition comme le pouvoir ont évoqué des "morts".
À Abidjan, l’équipe de France 24 a pu observer que le calme règne dans les rues de la capitale ivoirienne. "Les commerces de proximité sont fermés ce qui est inhabituel un dimanche, mais les gens se sont ravitaillés, quand ils ne sont pas retournés dans leur village, inquiets que le scénario de la crise post-électorale de 2010 puisse se rejouer", constate Meriem Amellal. Cette crise avait fait 3 000 morts à la suite du refus du président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite face à Alassane Ouattara.
L’affrontement entre gouvernement et opposition se poursuit
Les 7,5 millions d'électeurs (sur 25 millions d'habitants) avaient le choix entre quatre candidats : M. Ouattara, 78 ans, l'ex-président Henri Konan Bédié, 86 ans, chef du principal parti d'opposition, Pascal Affi N'Guessan, 67 ans, ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo et l'outsider Kouadio Konan Bertin, 51 ans, indépendant.
Le président sortant, qui vise une victoire dès le premier tour, a critiqué l’opposition et encouragé les Ivoiriens à exprimer leur vote. "J'en appelle à ceux qui ont lancé un mot d'ordre de désobéissance civile qui a conduit à des morts d'hommes : qu'ils arrêtent ! Je dis aux jeunes de ne pas se laisser manipuler".
"Ce coup d'État électoral a été un échec. Le peuple ivoirien a réussi à faire échec à cette élection", a quant à lui estimé le porte-parole de l'opposition, Pascal Affi N'Guessan.
De son côté, l'ancien chef rebelle et ex-Premier ministre Guillaume Soro a, depuis son exil européen, affirmé ne plus reconnaître le président Ouattara, appelant à "œuvrer" à son départ. "Je saisis la pertinence d'un gouvernement de transition", a-t-il dit.
La conférence de presse de la CEI très attendue
Samedi, Observateurs, ONG et journalistes ont rapporté des barrages, des routes coupées, des urnes saccagées, du matériel électoral bloqué, et encore des heurts avec la police. Ces incidents, qui se sont produits en majorité dans des fiefs de l'opposition, ont été minimisé par La Commission électorale Indépendante (CEI), qui doit tenir une conférence de presse ce dimanche.
Les principaux partis politiques ivoiriens, tout comme les observateurs de la Cédéao, ont également annoncé qu’ils prendraient la parole aujourd’hui.