DES CONTRATS MILITAIRES ENTACHÉS DE CORRUPTION AU NIGERIA

Abuja, 15 juil 2016 (AFP) - Des contrats d'équipement des forces armées du Nigeria luttant contre l'insurrection des islamistes de Boko Haram ont été entachés de corruption, a déclaré le gouvernement nigérian dans un communiqué faisant le point sur son enquête sur l'utilisation des fonds alloués à la sécurité.
Une commission d'enquête mise en place par le président Muhammadu Buhari élu l'an dernier a constaté que des contrats de défense avaient été attribués à des sociétés "qui manquaient de la compétence technique nécessaire", a précisé le communiqué publié jeudi soir. Il cite aussi des contrats extraordinaires passés pour l'achat de véhicules armées, gilets pare-balles, jumelles de vision nocturne et de trois "véhicules aériens" de nature non précisée.
D'autres véhicules blindés livrés en 2007 pour des opérations de maintien de la paix au Soudan sont aussi "tombés en panne de manière scandaleuse", ajoute le communiqué qui fait un point d'étape sur des audits portant sur des contrats passés entre 2007 et 2015.
"De nombreux contrats ont été caractérisés par le manque de respect des procédures, en violation de la réglementation sur les acquisitions et entachés de pratiques de corruption", précise-t-il.
Le rapport présidentiel doit servir à guider les travaux de la Commission contre les crimes économiques et financiers (EFCC), la commission spéciale chargée de combattre la corruption.
Dans leur lutte contre les islamistes de Boko Haram, les soldats nigérians se sont plaints d'être sous-équipés face à des insurgés qui s'étaient emparés de vastes territoires du nord-est du pays.
Une contre-offensive militaire, avec l'aide de pays voisins, a permis de reprendre des villes perdues mais les islamistes continuent de lancer des attaques sporadiques et commettre des attentats.
L'EFCC a mis en cause dans ses enquêtes de hauts responsables militaires. Mais ceux-ci se situent presque exclusivement du côté de l'opposition, ce qui a suscité des critiques contre le camp du président Buhari, accusé d'utiliser la campagne anti-corruption pour affaiblir ses opposants.