DEUX ÉTUDIANTS AFRICAINS ACCUSÉS DE NON-RESPECT DU CONFINEMENT EN INDE, LYNCHÉS SUR LE CAMPUS
Plusieurs vidéos les montrant attaqués par des agents de sécurité privée ont circulé sur les réseaux sociaux. Selon certains activistes, ces images sont le reflet du racisme que subissent les personnes originaires du continent dans le pays
Deux étudiants africains du "Roorkee Institute of Technology" dans le nord de l'Inde ont été victimes d'un déchaînement de violences le 15 juillet 2020. Plusieurs vidéos les montrant attaqués par des agents de sécurité privée ont circulé sur les réseaux sociaux dans les jours qui ont suivi, entraînant le renvoi de plusieurs responsables du campus. Selon certains activistes, ces images sont le reflet du racisme que subissent les personnes originaires du continent africain dans le pays.
Le Roorkee Institute of Technology, situé dans l'État de l'Uttarakhand dans le nord de l'Inde, a été le théâtre le 15 juillet de violences visant deux étudiants africains. Selon une enquête du média indépendant indien The Quint, Ibrahim Diaby, ressortissant du Nigéria et de la Guinée, était accusé par la direction de l'université de ne pas respecter les mesures de confinement et de sortir du campus sans autorisation. Mais l'un de ses amis a expliqué que l'administration ne lui avait fourni aucune dérogation de sortie depuis le mois de mars et qu'il avait dû tout de même sortir pour "acheter à manger et faire réparer son téléphone et son ordinateur portable".
Selon la police locale, l'administration lui avait alors demandé d'expulser Ibrahim du campus, ce que les forces d'ordre ont refusé de faire, suggérant de régler le problème avec l'ambassade concernée. Toujours selon The Quint, l'administration du campus a alors fait appel à la société de sécurité privée "Hawk Commando" avec qui elle avait déjà travaillé. Cette société a alors dépêché le 15 juillet une équipe de 18 hommes pour expulser Ibrahim de force.
Un autre de ses amis originaire du Ghana, Emmanuel, aurait alors tenté de s'interposer. Son intervention n'est pas clairement visible sur les vidéos circulant à ce jour sur les réseaux sociaux.
Dans les vidéos qui documentent ces violences, les employés de cette société sont reconnaissables à leurs uniformes bleus et leurs casquettes noires. On les voit notamment frapper Ibrahim, le traîner dans des escaliers et le porter par les bras et les jambes pour l'emmener à l'extérieur du complexe universitaire.