DEUX LEADERS PROCHES DE COMPAORÉ INTERPELLÉS
Ouagadougou, 5 oct 2015 (AFP) - Deux leaders politiques proches du président déchu Blaise Compaoré ont été interpellés lundi par la gendarmerie pour leur implication présumée dans le coup d'Etat avorté du 17 septembre, a-t-on appris de sources concordantes à Ouagadougou.
Léonce Koné, deuxième vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti de Compaoré, et Me Hermann Yaméogo, président de l'Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD), "ont été auditionnés dans le cadre des enquêtes sur le coup d'Etat et ils sont en garde-à-vue", a indiqué la gendarmerie nationale à l'AFP.
Les deux hommes avaient "d'abord" été "longuement auditionnés par la police avant d'être +récupérés+ par la gendarmerie", a déclaré à l'AFP un proche de Me Yaméogo.
Ce sont les premiers civils à être interpellés dans l'affaire du coup d'Etat avorté perpétré le 17 septembre par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré.
Un autre politique, Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Compaoré, arrêté le 29 septembre, a lui été général de la gendarmerie qu'il a quittée en 2000.
Proche de François Compaoré, le frère cadet du président Compaoré, M. Koné, un ancien banquier a été président du directoire du CDP après la chute de M. Compaoré, chassé du pouvoir le 31 octobre 2014 par la rue après 27 ans de règne.
Il avait été le premier responsable de l'ancienne majorité à soutenir publiquement la prise de pouvoir du général Gilbert Diendéré, l'ancien chef d'Etat major particulier du président Compaoré qui était à la tête des putschistes.
Fils de Maurice Yaméogo, premier président du Burkina Faso (ancienne Haute Volta), Me Hermann Yaméogo a été cosignataire d'une déclaration de sept partis politiques regroupés au sein du Front républicain ayant apporté leur soutien au Conseil national pour la démocratie (CND), l'organe politique éphémère de la junte.
Un leader de la société civile, Herman Badolo a été également interpellé par la gendarmerie. Ancien membre du Collectif anti-référendum, un mouvement de la société civile à la pointe dans la lutte anti-Compaoré, il avait fait sécession en avril dernier pour fonder l'Alliance pour la défense de la démocratie (ADP) avec laquelle il s'était rapproché de l'ex majorité.
Une quinzaine d'officiers essentiellement du RSP dont le général Gilbert Diendéré ont été interpellés dans le cadre de l'enquête sur le coup d'Etat piloté au niveau juridique par la justice militaire et par une commission d'enquête nationale formée par le gouvernement.