FIN DE L'AMNISTIE POUR LES EX-REBELLES D'ICI 2018
DELTA DU NIGER

Lagos, 21 avr 2016 (AFP) - Le système d'amnistie en vigueur pour les ex-rebelles du delta pétrolifère du Niger, dans le sud du Nigeria, touchera à sa fin d'ici deux ans, a déclaré jeudi à l'AFP l'un des porte-parole du programme.
"Le système d'amnistie doit se terminer d'ici deux ans, c'est-à-dire que d'ici 2018 tous les citoyens redeviendront égaux devant la loi", a dit Owei Lakemfa. Le programme actuellement en vigueur doit encore offrir une porte de sortie à 30.000 ex-militants d'ici 2018, a-t-il ajouté.
Ce système avait été mis en place en 2009, après des années de violences, d'attaques et de kidnappings dans des installations d'hydrocarbures situées dans la région du delta du Niger.
Les rebelles revendiquaient une redistribution équitable des revenus pétroliers pour la population locale. La plupart des habitants de cette région vivent dans une pauvreté extrême, alors que l'industrie pétrolière dégage des milliards de dollars de bénéfices depuis la découverte de gisements dans les années 1950.
Lors de sa prise de fonction en mai 2015, le président Muhammadu Buhari avait laissé planer le doute sur l'avenir de ce système d'amnistie auquel il disait vouloir peu à peu mettre fin.
Selon Owei Lakemfa, entre 15.000 et 20.000 ex-rebelles doivent cette année terminer une formation professionnelle ou universitaire destinée à les réinsérer, formations financées par le programme d'aministie.
Certains d'entre eux, en particulier ceux qui étudient à l'étranger, ont pourtant indiqué n'avoir pas reçu leur bourse mensuelle.
Depuis le milieu de l'année 2014, l'économie du Nigeria traverse une grave crise liée à la chute des prix du pétrole, dont le pays est le premier producteur d'Afrique, qui a fait chuter les revenus et augmenter l'inflation.
Le budget fédéral accordé au programme d'amnistie était de 64 milliards de nairas en 2015 (285 millions d'euros), mais a été réduit cette année à 20 milliards de nairas (90 millions d'euros).