«LA PARALYSIE DE LA PEUR» FACE AUX MIGRANTS
Le pape François a dénoncé vendredi les « trafics odieux et le fanatisme de l’indifférence » face au sort des migrants naufragés en Méditerranée qui « doivent être secourus », au premier jour de sa visite à Marseille, dans le sud-est de la France.
Le pape François a dénoncé vendredi les « trafics odieux et le fanatisme de l’indifférence » face au sort des migrants naufragés en Méditerranée qui « doivent être secourus », au premier jour de sa visite à Marseille, dans le sud-est de la France.
« Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l’indifférence. Les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu’elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues. C’est un devoir d’humanité, c’est un devoir de civilisation », a insisté le pape, qui dénonce régulièrement depuis son élection il y a dix ans le sort réservé aux migrants.
« Nous sommes à un carrefour : d’un côté la fraternité, […] de l’autre l’indifférence, qui ensanglante la Méditerranée. Nous sommes à un carrefour de civilisations », a lancé le chef de l’Église catholique, dénonçant « la paralysie de la peur », lors d’une cérémonie interreligieuse devant un mémorial des marins et migrants perdus en mer, au pied de l’emblématique basilique Notre-Dame de la Garde qui domine la deuxième ville de France.
« Croyants, nous devons […] être exemplaires dans l’accueil mutuel et fraternel », a plaidé François, entouré de représentants d’autres religions avec lesquels il a observé un temps de silence.
« Devant un tel drame, les mots ne servent à rien, mais des actes », a expliqué le souverain pontife, regrettant une nouvelle fois que la Méditerranée soit devenue « un immense cimetière » où « est ensevelie la dignité humaine » : « Mais avant cela, il faut de l’humanité », a-t-il ajouté.
En accueillant le pape, le cardinal archevêque de Marseille Jean-Marc Aveline a dénoncé de son côté « le crime » que constitue le fait d’empêcher des ONG de porter secours aux migrants en mer. Après lui, le pape a également salué le travail des humanitaires.
Le voyage de François à Marseille intervient alors qu’une nouvelle vague d’arrivées sur l’île italienne de Lampedusa a poussé l’Union européenne à adopter un plan d’urgence pour aider Rome à gérer les flux migratoires en provenance d’Afrique du Nord.
Mais la France « n’accueillera pas de migrants » venus de Lampedusa, avait affirmé mardi le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin.
Dans son discours à Marseille, le pape a également plaidé pour la cohabitation entre les différentes religions, une des thématiques des troisièmes « Rencontres méditerranéennes » qu’il est venu clôturer et qui rassemblent depuis une semaine à Marseille évêques et jeunes du pourtour méditerranéen.
« Souvent les relations entre les groupes religieux ne sont pas faciles, à cause du virus de l’extrémisme et du fléau idéologique du fondamentalisme qui rongent la vie réelle des communautés », a-t-il mis en garde. [AFP]