LA RADDHO DÉPLORE UNE "INACTION AFRICAINE"
TROUBLES POST-ÉLECTORAUX AU GABON
Dakar, 2 sept 2016 (AFP) - La Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (Raddho), une ONG panafricaine basée à Dakar, a déploré vendredi une "inaction africaine" face aux troubles post-électoraux au Gabon, et le silence de pays du continent sur le sujet.
Les Gabonais étaient appelés aux urnes le 27 août pour désigner leur président lors d'un scrutin à un tour, officiellement remporté par le chef de l'Etat sortant Ali Bongo Ondimba avec 49,80% des voix devant son principal adversaire Jean Ping (48,23%), qui conteste ces résultats et revendique la victoire.
Depuis l'annonce, mercredi après-midi, de la réélection de M. Bongo, le pays est en proie à des troubles ayant fait au moins cinq morts, dont deux vendredi à Libreville, où une trentaine d'opposants étaient retenus par les forces de sécurité au quartier général de Jean Ping.
Selon les autorités, un millier de personnes ont été arrêtées sur l'ensemble du territoire.
Dans un communiqué diffusé vendredi après-midi, la Raddho souligne que les réactions sur ces troubles au Gabon sont venues de l'ONU, de la France, de l'Union européenne et des Etats-Unis, ainsi que d'un "communiqué de presse de la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA) condamnant la violence post-électorale et appelant les parties à privilégier une solution pacifique à la crise".
L'ONG "déplore qu'aucun Etat membre de l'UA n'ait réagi pour inviter les acteurs politiques des deux camps à la retenue et à privilégier une solution de sortie de crise pour éviter que le Gabon ne sombre dans un chaos total".
"Aucune initiative diplomatique africaine sérieuse n'a été entreprise pour contenir la crise et surtout soutenir le peuple gabonais dans sa quête d'une démocratie réelle" et "une telle inaction africaine est déplorable, voire condamnable", déclare-t-elle.
Tout en condamnant les troubles et en exigeant des poursuites contre leurs auteurs, la Raddho appelle les camps adverses à "l'arrêt immédiat de l'escalade de la violence dans l'intérêt du peuple gabonais" et "demande à l'Etat gabonais de mettre un terme à l'usage disproportionné de la force et aux privations de liberté des opposants sans fondement légal".
L'ONG invite également l'UA "à oeuvrer à la recherche d'une solution de sortie de crise", et les pays d'Afrique centrale à se joindre aux éventuelles initiatives de l'organisation dans ce sens.