LES FRANÇAIS VEULENT UNE AUGMENTATION DES SALAIRE
Plusieurs dizaines de milliers d'employés du privé, fonctionnaires, retraités ou lycéens ont manifesté ce jeudi en France pour réclamer des hausses de salaires.
Plusieurs dizaines de milliers d'employés du privé, fonctionnaires, retraités ou lycéens ont manifesté ce jeudi en France pour réclamer des hausses de salaires.
« Tout augmente, sauf nos salaires ! » À trois mois de l'élection présidentielle, et alors que la question du pouvoir d'achat arrive en tête des préoccupations des électeurs dans les sondages, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé en France à l'appel des syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires, et de plusieurs organisations de jeunesse.
Cette journée « est la convergence de toutes les mobilisations » depuis plusieurs semaines « dans tous les secteurs », a souligné le numéro un de la CGT, Philippe Martinez. « Aujourd'hui trop de salariés en activité, trop de pensionnés sont en situation de se loger difficilement, de se chauffer plus difficilement, de se déplacer (...) et la réponse ne peut pas être des substituts, des pansements au dernier moment », a aussi estimé Yves Veyrier (Force ouvrière).
À Paris, le cortège – fort de 20 000 participants, selon la CGT –, s'est élancé peu après 14h de la place de la Bastille en direction de Bercy, derrière une banderole proclamant : « Augmentation générale des salaires, des retraites, des minimas sociaux, c'est l'urgence ». Des personnalités politiques étaient présentes, et notamment les candidats à l'élection présidentielle d'avril prochain Jean-Luc Mélenchon (LFI), Yannick Jadot (EELV) et Fabien Roussel (PCF).
Le dividende est en constante augmentation depuis 25 ans. Chaque année, il augmente, alors que les salaires stagnent, voire diminuent pour certaines catégories.
Manifestation pour les salaires: dans le cortège parisien
Des manifestations ont également eu lieu à Marseille, à Lille, Strasbourg, Rennes, Bordeaux, Saint-Etienne... En tout, la CGT a recensé « plus de 150 000 » personnes mobilisées lors de 170 manifestations et rassemblements. Un comptage du ministère de l'Intérieur réalisé à 17h en a dénombré 89 000, dont 8 800 à Paris. La précédente journée de mobilisation nationale interprofessionnelle, le 5 octobre, avait réuni 85 400 personnes selon le ministère de l'Intérieur ; plus de 160 000 d'après la CGT.
Le gouvernement se dit « très attentif » au pouvoir d'achat
Les enseignants, déjà dans la rue les 13 et 20 janvier pour protester contre la gestion de la crise sanitaire du Covid-19, étaient présents dans les différents cortèges, avec des pancartes ciblant leur ministre Jean-Michel Blanquer. En fin de matinée, le ministère a fait état de 8 à 9% de grévistes dans le premier et le second degré. Hors éducation, le taux de grévistes dans la fonction publique d'État était évalué à environ 4,4% en fin de journée, selon le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques.
Les syndicats demandent une augmentation du Smic et du point d'indice des fonctionnaires, et plus généralement de tous les salaires, allocations et pensions de retraite, dans un contexte de forte inflation (+2,8% sur un an en décembre) et de dividendes record.
La ministre du Travail Elisabeth Borne a souligné pour sa part sur la chaîne CNews jeudi que le gouvernement était « très attentif au pouvoir d'achat depuis le début du quinquennat ». Et le Premier ministre doit recevoir les partenaires sociaux pour des entretiens bilatéraux d'ici mi-février, a-t-on appris auprès de Matignon. Outre des sujets comme l'avancement de l'agenda social, seront évoqués « les sujets de préoccupation des partenaires sociaux ».
Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, martèle lui aussi la nécessité de revaloriser les salaires, appelant le patronat à comprendre que « maintenant il faut rendre un peu ». Mais le premier syndicat français n'a pas joint ses forces à l'intersyndicale jeudi et décidé d'organiser le 3 février « une marche des travailleurs essentiels ». Les organisateurs de la mobilisation de jeudi décideront vendredi de la suite du mouvement, lors d'une réunion à laquelle participeront l'Unsa et la CFE-CGC.