LES ILES CANARIES ATTEIGNENT LE RECORD DE MIGRANTS AFRICAINS
L'immigration en provenance du Sénégal s'intensifie et plus de 32 000 personnes ont débarqué dans les îles Canaries, en Espagne, un record jamais atteint depuis 2006.
L'immigration en provenance du Sénégal s'intensifie et plus de 32 000 personnes ont débarqué dans les îles Canaries, en Espagne, un record jamais atteint depuis 2006.
Ces îles, situées à proximité du continent africain, sont utilisées depuis des décennies comme porte d'entrée vers l'Europe. Bien que la majorité des arrivées proviennent du Sénégal, des bateaux partent également de Gambie, de Mauritanie, du Maroc et du Sahara occidental.
Selon les chiffres publiés par le ministère espagnol de l'intérieur et les services d'urgence locaux, au moins 32 029 personnes ont débarqué aux Canaries entre le 1er janvier et le 5 novembre. Ce chiffre est supérieur à celui de la fameuse crise migratoire de 2006, lorsque 31 678 migrants avaient débarqué aux Canaries.
Le voyage entre le Sénégal et les Canaries dure généralement une semaine, au cours de laquelle il est difficile de remonter le vent sur une distance d'environ 1 600 km (1 000 miles).
Depuis vendredi, 739 personnes ont été secourues dans l'océan Atlantique au large d'El Hierro, l'île la plus petite et la plus à l'ouest de l'archipel, ont indiqué les garde-côtes espagnols.
Face au nombre record d'arrivées, le ministre espagnol de l'intérieur, Fernando Grande-Marlaska, s'est rendu la semaine dernière à Dakar, la capitale sénégalaise, pour demander au gouvernement de faire davantage pour empêcher les bateaux de partir.
M. Grande-Marlaska a exhorté son homologue sénégalais, M. Sidiki Kaba, à "agir plus rapidement" afin d'éviter de nouveaux décès. Selon l'Organisation internationale pour les migrations, au moins 512 personnes sont mortes sur cette route depuis le début de l'année, mais ce chiffre est considéré comme largement sous-estimé.
L'Espagne a déployé au Sénégal près de 40 policiers et gardes civils, quatre bateaux, un hélicoptère et un avion pour surveiller la côte et réprimer les réseaux de passeurs en collaboration avec les autorités locales. Madrid affirme que cet effort conjoint a permis d'empêcher 7 132 personnes de quitter le Sénégal cette année.