L'OIF PLAIDE POUR "UNE SOLUTION POLITIQUE DURABLE" AU GABON
Dakar, 26 sept (APS) - La secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Michaëlle Jean, appelle les acteurs politiques gabonais à faire leur possible pour l’émergence d’une "solution politique durable, dans l’intérêt supérieur du Gabon", suite au verdict de la Cour constitutionnelle confirmant la victoire du président sortant Ali Bongo à la présidentielle du 27 août dernier.
Dans un communiqué transmis à l’APS, lundi, Mme Jean "exhorte l’ensemble des acteurs politiques à en prendre acte et à tout engager, tout mettre en œuvre pour qu’émerge une solution politique durable, dans l’intérêt supérieur du Gabon".
Selon Mme Jean, "le plus grand défi sera de restaurer la confiance qui est profondément compromise envers la classe politique comme à l’égard des institutions", après la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle par la Cour constitutionnelle du Gabon.
Ali Bongo a été réélu avec 50,66 % des voix, contre 42,24% pour son adversaire Jean Ping, qui avait porté un recours devant la haute juridiction, faisant état de soupçons de fraude et demandant "un recomptage des voix bureau de vote par bureau de vote".
Un recours qui a été rejeté, au grand dam de l’opposant qui avait longtemps hésité à faire ce recours, estimant que les décisions de la Cour constitutionnelle sont toujours favorables au pouvoir.
De même, la mission d’observation de l’Union européenne a regretté que la Cour n’ait pas rectifié "de manière satisfaisante les anomalies observées" lors de ce scrutin pour lequel elle avait envoyé des représentants au Gabon.
"Il est essentiel que tout soit entrepris pour assurer la paix, la sécurité, garantir l’expression des droits et des libertés. Nous appelons aussi urgemment à la libération des personnes arrêtées et détenues dans le cadre de cette crise postélectorale", a de son côté réagi la SG de l’OIF.
La secrétaire générale rappelle que l’OIF, à travers son envoyé spécial au Gabon, Ahmedou Ould Abdallah, ancien ministre des Affaires étrangères de la Mauritanie, "a pu suivre de manière constante, dès novembre 2015, le travail des institutions et le déroulement du processus électoral".
"Les nombreuses missions d’accompagnement politique et technique, effectuées par M. Ould Abdallah, en parfaite concertation et coordination avec l’ensemble des partenaires régionaux et internationaux - UA, ONU, UE, CEEAC - visaient tout particulièrement à contribuer à asseoir un climat politique apaisé au Gabon, en vue de la tenue d’une élection présidentielle libre, fiable et transparente", ajoute-telle.
Aussi tient-elle "à saluer de nouveau les Gabonaises et les Gabonais qui, le jour du scrutin, ont su accomplir fièrement leur devoir citoyen, démontrer avec assurance et détermination leur indéniable et légitime attachement à l’État de droit, à la démocratie, ainsi que leur soif de justice et de vérité".
La secrétaire générale de l’OIF estime par conséquent "qu’il faut tirer tous les enseignements nécessaires de cette grave crise postélectorale, rendre hommage également à la forte mobilisation des électrices et des électeurs".