L'ONU LÈVE LES DERNIÈRES SANCTIONS PESANT SUR LE LIBERIA
Nations unies (Etats-Unis), 25 mai 2016 (AFP) - Le Conseil de sécurité de l'ONU a levé mercredi les dernières sanctions pesant sur le Liberia, treize ans après la fin de la guerre civile dans ce pays.
Aux termes d'une résolution adoptée à l'unanimité, le Conseil met fin au régime de sanctions imposé au Liberia depuis 2003 et supprime le comité et le groupe d'experts qui étaient chargés de superviser l'imposition des sanctions.
Celles-ci visaient notamment à lutter contre le trafic de ressources naturelles (diamants, bois) ou gelaient les avoirs de certains individus et elles avaient été progressivement allégées depuis 2006.
Il ne restait plus en fait dans l'arsenal de sanctions qu'un embargo sur les armes destinées aux "acteurs non étatiques" et l'obligation pour le gouvernement de notifier à l'avance le comité ses achats d'armements.
La résolution "salue les progrès constants que le gouvernement libérien fait dans la reconstruction du Liberia, pour le bien de tous ses habitants".
Elle invite néanmoins le gouvernement "à donner la priorité à l'adoption rapide de la législation sur la gestion des armes et des munitions" et à prendre toutes les mesures nécessaires "pour lutter contre le trafic d'armes et de munitions" et mieux contrôler ses frontières.
Les Etats-unis, qui avaient mis au point cette résolution, se sont félicités de la levée des dernières sanctions. "Plus de 12 ans après la fin d'une brutale guerre civile et l'imposition de sanctions par le Conseil, le Liberia a fait d'importants progrès pour construire des institutions démocratiques et guérir les blessures du passé", a souligné la mission américaine auprès de l'ONU.
Le chargé d'affaires du Liberia à l'ONU George Patten a exprimé au Conseil la "profonde gratitude" de son gouvernement pour cette décision et son "soutien sans faille".
Il a fait valoir que "le régime de sanctions avait contribué dans une large mesure à stabiliser le pays et à stimuler sa reprise économique après le conflit". Il a souligné aussi que le parlement libérien avait approuvé il y a quelques jours un projet de loi sur le contrôle des armes à feu et des munitions.
"Le Liberia est parvenu à un tournant décisif", a-t-il affirmé. Il a rappelé qu'à partir de la fin juin le pays est censé assurer lui-même sa sécurité alors qu'il est soutenu depuis 2003 par une mission de l'ONU (UNMIL).
Le Liberia a été le pays le plus touché par l'épidémie d'Ebola qui a débuté en décembre 2013 et a fait plus de 11.000 morts, essentiellement au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone.