MACKY SALL TAPE DU POING SUR LA TABLE
«Nous tenons nos assises dans un contexte d’émotion fortement exacerbée par la situation que vivent nos frères et sœurs Palestiniens et Rohingyas de Birmanie, pris dans l’étau infernal de la violence »
Seydina Bilal DiALLO |
Publication 16/05/2018
La 11ème Session du comité permanent pour l’Information et les Affaires culturelles (Comiac ) de l’organisation pour la conférence Islamique (Oci) s’est ouverte hier à dakar. macky Sall qui assure la présidence du comiac ena profité pour taper du poing sur la table et fustiger le massacre de palestiniens à Jérusalem
«Nous tenons nos assises dans un contexte d’émotion fortement exacerbée par la situation que vivent nos frères et sœurs Palestiniens et Rohingyas de Birmanie, pris dans l’étau infernal de la violence.» C’est en ces termes que le chef de l’Etat a dénoncé la persécution perpétrée contre certaines communautés musulmanes dans le monde.Hier, lors de la cérémonie d’ouverture de la 11ème session du Comiac, Macky Sall n’a pas mis de gants pour condamner le bain de sang survenu à Gaza lors de l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem au cours duquel il y a eu plus de cinquante morts. Le Président sénégalais qui assure en même temps la présidence du Comiac a appelé instamment la Ummah islamique et les Nations Unies à se mobiliser pour mettre fin à cette tragédie humaine. «Je réaffirme mon ferme attachement à un droit légitime de nos frères et sœurs de Palestine à un Etat indépendant et souverain avec Al-Quds Al-Sharif comme capitale, conformément aux résolutions pertinentes des NationsUnies, y compris celles relatives au statut de Jérusalem», a déclaré Macky Sall. Ce dernier soutient, par ailleurs, avoir une pensée pieuse pour tous les pays frères meurtris par le fléau du terrorisme et de la guerre.Al’en croire, la Ummah ne peut pas être en paix quand un seul de ses membres sombre dans la guerre, quand des vies humaines continuent d’être abrégées et quand des familles entières sont dévastées par le deuil et la souffrance. «Nos consciences sont interpellées. Ensemble, nous devons raviver nos idéaux de solidarité, de fraternité et de coexistence pacifique qui renforcent le sentiment d’appartenance de nos peuples à une seule et même communauté au-delà de la diversité», affirme le chef de l’Etat. Revenant sur le thème de la 11ème session du COMIAC : «Education et culture comme vecteur de paix de développement et de rapprochement des peuples», Macky Sall trouve que l’éducation, en tant que source du savoir, entre en droite ligne avec l’islam. «Le savoir éclaire l’esprit du croyant et l’éloigne des ténèbres de l’ignorance et de l’obscurantisme», ditle chef d’Etat sénégalais. Pour le Président Sall, l’Islam a toujours su allier le culte de Dieu, le libre arbitre et l’exercice de la raison. «Bon nombre de savants musulmans ont été à l’avant-garde de l’enseignement des mathématiques, de la chimie, de la physique, de la médecine, de l’astronomie, de la philosophie, des arts et des lettres», indique-t-il.
MACKY SALL PLAIDE POUR LA REVITALISATION DE L’IMAGE DE L’ISLAM FACE AU RADICALISME ET AUX DÉRIVES ISLAMOPHOBES.
Convaincu que la religion musulmane est celle du juste milieu, Macky Sall exalte la modération, le respect du prochain et la coexistence pacifique. A cet effet, il rappelle que le prophète (Psl) avait permis à une délégation de chrétiens de prier dans sa propre mosquée. «C’est en connaissance de cause qu’il a édifié la charte de Médine en 622, reconnaissant aux différentes communautés religieuses de la cité le plein exercice de leurs droits et libertés individuels et collectifs», a-t-il indiqué, poursuivant que cette même tradition de coexistence pacifique multiconfessionnelle a prévalu en Indonésie, à l’époque des souverains musulmans et dans l’empire Ottoman. «C’est le même esprit de bon voisinage interreligieux qui a marqué la cérémonie d’inauguration de la Cathédrale du Souvenir Africain de Dakar en 1935, quand Cheikh Moussa Camara, un des plus éminents historiens de l’islam au Sénégal y représenta l’ensemble des guides religieux musulmans du territoire de l’Afrique Occidentale française d’alors», at-il également rappelé.
Pour l’heure, le président de la République soutient que le défi est de revitaliser l’image de l’islam face au radicalisme, mais aussi contre toutes les dérives islamophobes. «Nous devons investir davantage dans l’éducation, la formation et l’emploi des jeunes qui constituentla cible privilégiée de mystificateurs et de manipulateurs de conscience», at-il préconisé. Il a invité en définitive les pays membres à soutenir les programmes de l’organisation en matière d’éducation dans le domaine de l’enseignement supé- rieur, de la recherche et de la formation professionnelle.
