MALI: TROIS CASQUES BLEUS TUÉS DANS UNE ATTAQUE À KIDAL
Trois Casques bleus ont été tués jeudi soir dans le nord-est du Mali lors d'une attaque combinée qui a également fait huit blessés, a annoncé vendredi la Mission des Nations unies (Minusma) dans un communiqué.
"Hier (jeudi), le camp de la Minusma à Kidal a été la cible de tirs intensifs de roquettes/mortiers", qui ont fait cinq blessés parmi le personnel de la Minusma, selon le texte.
"Les informations préliminaires indiquent qu'une dizaine d'obus de différents calibres ont ciblé le camp", ajoute la Mission de l'ONU, précisant que "quelques obus ont atterri dans les quartiers avoisinants du camp".
"Peu après, une position de la Force a été attaquée à l'extérieur du camp. Trois Casques bleus ont été tués et trois autres blessés", selon le communiqué, qui ne donne aucune indication sur leur nationalité.
Les contingents guinéen et tchadien forment l'essentiel des troupes de l'ONU à Kidal.
Un habitant de la région avait fait part à l'AFP jeudi soir de tirs d'une dizaines d'obus en début de soirée, sans autre indication.
"La Minusma condamne dans les termes les plus vigoureux ces attaques lâches et abjectes contre son personnel et la mise en danger de la population civile. Elle exhorte les parties présentes à Kidal à assumer leur pleine responsabilité pour identifier les responsables afin d'assurer leur traduction devant la justice", selon le texte.
Deux Casques bleus tchadiens avaient été tués le 23 mai dans une embuscade aux environs d'Aguelhok (nord-est), près de la frontière algérienne. Cette attaque, comme la plupart de celles perpétrées au Mali ces derniers mois, avait été revendiquée par une nouvelle alliance entre jihadistes du Sahel liés à Al-Qaïda, dirigée par le chef islamiste touareg malien Iyad Ag Ghaly.
Déployée depuis juillet 2013, la Minusma est la mission de maintien de la paix de l'ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995, avec plus de 70 Casques bleus tués en opération.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur de la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.
Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l'application accumule les retards.
Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et dans le sud du pays et le phénomène déborde de plus en plus souvent sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.