NOTRE RAPPORT À L'AFRIQUE DOIT DEVENIR UN PARI GAGNANT-GAGNANT
Une conférence internationale se tiendra en mai en France pour redéfinir "les règles du financement de l'économie africaine", a annoncé jeudi le président Macron qui souhaite un cadre de financement "plus assaini" et "équitable" avec le continent
M. Macron s'exprimait lors du forum annuel Bpifrance Inno Génération (BIG), organisé à Paris et présenté comme l'un des plus grands rassemblements européens dédiés aux entrepreneurs. Il est intervenu aux côtés du président kényan Uhuru Kenyatta, en visite en France et invité à ce forum.
"Pourquoi pendant des années, un pays comme le Kenya s'est tourné beaucoup vers la Chine ? Parce que la Chine apportait des financements clef en mains et des financements ultra compétitifs car ils (Les Chinois, NDLR) ne respectent pas les règles de l'OCDE, parce qu'ils étaient parfois même limite en faisant prendre des risques aux pays", a déclaré M. Macron."On se bat pour normaliser les financements internationaux (...) ; au printemps prochain, on organise - et j'ai invité le président Kenyatta - un sommet avec tous nos grands partenaires - la Chine, nos partenaires européens, américains ou autres, asiatiques au delà de la Chine - pour redéfinir ensemble les règles du financement de l'économie africaine", afin d'avoir "les mêmes règles du jeu, qui soient soutenables pour le continent africain", a-t-il poursuivi.
"Notre rapport à l'Afrique doit redevenir un pari gagnant gagnant: aider l'Afrique à lutter contre la corruption, à lutter contre les grands marchés dont les gens ne voient jamais les conséquences dans leur vie, donner des opportunités à sa jeunesse et permettre à nos entrepreneurs et nos entreprises dans un contrat beaucoup plus équilibré de s'y développer", a-t-il souhaité. "Cela suppose qu'on ait un cadre de financement assaini, beaucoup plus clair, beaucoup plus équitable", a-t-il estimé. "Si on arrive pas à aider l'Afrique à son développement, nous Européens nous en paieront les pots cassés et on continuera à ne parler de l'Afrique que par la migration subie d'une jeunesse à qui on n'a pas aider à offrir des opportunités sur son propre continent", estimant que l'Afrique "a des potentiels de développement extraordinaires".Selon la présidence française, cette conférence annoncée pour mai est le prolongement de l'initiative prise par la France consistant à rassembler plusieurs leaders africains et européens pour plaider pour un appui substantiel à l'Afrique pour l'aider à faire face à la crise du Covid-19.
"Il s'agit aujourd'hui de se projeter dans un horizon plus ambitieux et de poser les bases d'un nouveau cycle de croissance en Afrique sans répéter un cycle de réendettement", selon une source à l'Elysée.