UN EX-BÂTONNIER INCULPÉ
BUTSCH MANQUÉ AU BURKINA
Ouagadougou, 25 avr 2016 (AFP) - Un ex-bâtonnier burkinabè, Me Mamadou Traoré, a été inculpé et incarcéré lundi pour son implication présumée dans le putsch manqué de septembre au Burkina, a-t-on appris de source judiciaire.
"L'ex bâtonnier (Mamadou Traoré) a été inculpé et incarcéré à la Maison d'arrêt et de correction des armées (MACA) parce qu'il y a des éléments qui tendent à indiquer qu'il a joué un rôle dans le coup d'Etat (de septembre)", a déclaré à l'AFP un magistrat du Tribunal militaire de Ouagadougou.
Me Mamadou Traoré a été notamment inculpé par le juge d'instruction militaire pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", "complicité d'atteinte à la sûreté de l'Etat", "coups et blessures volontaires, complicités de coups et blessures volontaires" et "assassinat", a détaillé cette source qui a requis l'anonymat.
Le 16 septembre, des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'ancienne garde prétorienne du président déchu Blaise Compaoré, ont pris en otage tous les membres du gouvernement de "transition" parmi lesquels le président Michel Kafando et le Premier ministre Isaac Zida, avant de proclamer un putsch le lendemain.
Mais ce putsch a échoué suite à une mobilisation de la population soutenue par une partie de l'armée restée fidèle aux autorités intérimaires qui ont succédé à M. Compaoré, déchu en octobre 2014 après 27 ans de règne.
Des leaders politiques, des journalistes et des ex-ministres ont été inculpés et incarcérés dans cette affaire. Certains d'entre eux bénéficient actuellement de la liberté provisoire.
Une cinquantaine de militaires parmi lesquels des officiers du RSP -dissout après l'échec du putsch- sont également incarcérés. Le général Gilbert Diendéré, ancien bras droit de M. Compaoré, chef des putschistes, ainsi que le dernier chef de la diplomatie de M. Compaoré Djibrill Bassolé, ont été également incarcérés.
Selon des médias et les réseaux sociaux, ces derniers jours, des convocations auraient été émises par la justice militaire contre toute la haute hiérarchie militaire et la police burkinabè pour leur implication présumée dans le putsch, avant d'être retirées sous la pression du président Roch Marc Christian Kaboré.