VIDEOUN IMMENSE ACCEUIL POPULAIRE POUR ADAMA BARROW
Retour du président en Gambie
Le président de la République de Gambie, Adama Barrow, est rentré hier en Gambie. Une foule immense est venue à son accueil, lui témoignant toute sa fierté. L’aéroport de Yundum a été sécurisé par les forces de la Cedeao. Elles étaient les seules à détenir des armes.
Annoncé à 16 heures, le président gambien, Adama Barrow, a atterri hier, à Banjul, à 17 heures. Venu à bord d’un petit aéronef portant les couleurs du Sénégal, sa terre d’accueil de ces derniers jours, le président a trouvé une foule immense qui avait envahi le tarmac de l’aéroport de Yundum, distant de 18 km de Banjul.
Triées sur le volet, ces personnes constituaient pour la plupart des officiels, membres de sa coalition politique, des diplomates, de journalistes. Le commandant de la Mission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest en Gambie (Micega), le général de division François Ndiaye était bien là, entouré de ses hommes provenant d’autres pays ouest-africains. Mais aussi du patron de l’Armée gambienne et d’autres gradés.
Chars, armement lourd, pick-up, militaires en tenue de combat, la mine très sévère… Rien n’était laissé au hasard pour sécuriser les lieux. Une évidence : seuls les militaires de la Cedeao étaient armés. Tous les membres des Forces de défense et de sécurité gambiennes (armée, police, douane…), pourtant nombreux sur les lieux, étaient désarmés sur le tarmac de l’aéroport.
La sécurité n’était pas prise à la légère et un hélicoptère était en rotation permanente. Il est rejoint par deux chasseurs nigérians, opérant pour la Micega. Volant à basse altitude, les pilotes de ces chasseurs se plaisaient à des tours acrobatiques les plus variés, provoquant une peur au début, mais assurant un spectacle digne des belles parades militaires. Certains se plaisant à rappeler que ce sont les numéros de ces chasseurs qui ont donné la trouille de sa vie au président Jammeh qui s’est décidé à partir.
Imposant cordon sécuritaire
Le président Barrow pouvait débarquer sur un aéroport sécurisé, accompagné d’une légère délégation. Tout de blanc vêtu, un boubou bien amidonné et assorti d’un joli couvre-chef, le président Adama Barrow est accueilli par sa vice-présidente dont l’arrivée quelques minutes plutôt avait ragaillardi les nombreuses personnes qui bravaient, dès les premières heures de l’après-midi, le chaud soleil de Yundum. Le représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies en Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, était aussi à l’accueil.
Le président Barrow a dû user de patience pour serrer, plus d’un quart durant et sous haute protection des militaires de la Cedeao, les mains de nombreuses personnes venues à l’accueil. Il était surtout envahi par les photographes et les cameramen qui voulaient immortaliser le moment historique malgré l’imposant cordon sécuritaire des soldats et des garde-corps qui se formait au gré de sa marche.
L’amateurisme se lisait dans le déploiement du dispositif. Mais aussi du fait d’une absence de respect à témoigner à la première institution pour toutes ces nombreuses personnes qui rompaient les rangs une fois qu’elle leur serrait la main. Qu’importe ! L’essentiel étant le retour du président que saluaient toutes ces populations venues de très loin, arborant des t-shirts à son effigie ou avec le célèbre slogan « Gambia has decided ».
Le tapis rouge était piétiné et envahi au gré de la marche du président qui arborait un large sourire à toute épreuve. Il arrivait finalement à l’estrade présidentielle et pouvait maintenant, en face des Forces armées, écouter entonner l’hymne national et se faire présenter les honneurs. Il continuait à serrer les mains après sa revue des troupes.
Plus d’une quarantaine minutes après son arrivée, il pouvait quitter le tarmac ou il n’y avait que deux appareils. Des chars pré-positionnés ouvrent la voie au véhicule 4 X 4 dans lequel s’engouffre le président. Il s’empresse vite de se mettre debout sur le décapotable et de répondre aux cris de joie de l’immense foule qui s’était aussi massée sur les murs et grilles de l’aéroport. Mains levées, baisers de ses mains… le président répondait aux « Barrow, Barrow… ».
La soirée s’annonçait longue et plus d’une heure après sa sortie de l’aéroport, le cortège du président n’avait pu parcourir un kilomètre. Les autres véhicules suivaient le convoi alors que les dernières lueurs de ce jeudi avaient disparu. Il nous faudra quatre tours d’horloge pour parcourir les deux kilomètres qui séparent la route de l’aéroport et le Brikama road.
Le mot d’ordre semblait être de raccompagner le président jusqu’à son domicile. Une longue nuit en perspective dans les différentes villes où du pays ou de petites fêtes ont été improvisées pour saluer le retour du président Barrow.