ON A ASSISTÉ À DES SCÈNES DE PILLAGE DES BIENS PUBLICS ET PRIVÉS
Depuis l’annonce du verdict de la Chambre criminelle de Dakar condamnant Ousmane Sonko à 2 ans de prison, les manifestations ont éclaté un peu partout à travers le pays. Invité de l’émission Jury du Dimanche, le ministre de la justice en fait l'analyse
Depuis l’annonce du verdict de la Chambre criminelle de Dakar condamnant Ousmane Sonko à 2 ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse dans l’affaire qui l’oppose à l’ex-masseuse, Adji Sarr, des manifestations ont éclaté un peu partout à travers le pays et même à l’étranger. Invité de l’émission Jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3, Iradio, le ministre de la Justice, Garde des sceaux a analysé la situation tendue depuis quelques jours. « J’analyse la situation comme des péripéties, les turpitudes, soubresauts, tensions inhérents à la démocratie. Vous savez quand c’est la dictature vous prenez les gens vous les mettez en prison et il n’y a pas de problème. Mais quand vous êtes une démocratie, il y’a forcément une tension. C’est dans une démocratie que les individus peuvent se lever et manifester librement sans être inquiétés. C’est dans une démocratie comme le Sénégal qu’un opposant peut se lever appeler à l’insurrection, appeler les jeunes à déloger le président de la République et rentrer tranquillement le soir chez lui. Ce n’est pas possible dans une dictature », a déclaré Ismaïla Madior Fall. Sur la question de savoir pourquoi plusieurs personnes ont été arrêtées récemment dans notre pays ?
Il a informé que : « plusieurs personnes ont été arrêtées pour appel à l’insurrection parce que l’Etat essaye de faire la part des choses. Quand vous êtes dans une démocratie vous essayez aussi de gérer la situation. Ce qui se passe aujourd’hui, c’est que ce sont des tensions inhérentes à la démocratie. Il y’a deux choses qui sont importantes dans ça. La première, c’est que l’Etat soit debout. L’Etat doit faire face. L’Etat ne doit pas s’effondrer. Parce que la plupart des manifestants comme on l’a vu sur le terrain se sont des pilleurs. Le discours n’est pas un discours politique. Les mobiles ne sont pas toujours des mobiles politiques. On a assisté à des scènes de pillage des biens appartenant à l’Etat, pillage des biens appartenant à des privés. La deuxième, c’est que la majeure partie des manifestants que nous avons vu c’est des enfants qui n’ont même pas le droit de vote. C’est une situation qui est déplorable, une situation que nous condamnons. Mais l’Etat fait face et aujourd’hui la situation est sous contrôle. L’Etat est chargé, conformément à sa vocation régalienne, de gérer la stabilité et de défendre les biens et les personnes ».
Toutefois, le Garde des sceaux rappelle que l’Etat reste ouvert au dialogue. « Mais quand vous êtes dans une démocratie comme le Sénégal, il y’a quelque chose qui n’est pas discutable : c’est l’autorité de l’Etat. Il y’a une chose qui n’est pas négociable : c’est la fermeté de l’Etat. Quand l’Etat prend des décisions, elles doivent être exécutées. En revanche, il y’a des choses qui sont discutables comme comment nous allons organiser l’élection présidentielle ? Qui doit y participer ? Comment elle doit se tenir ? etc…