DES MESURES HARDIES CONTRE LES AGISSEMENTS D’UNE PARTIE DE LA PRESSE EN LIGNE
IBRAHIMA LISSA FAYE LIVRE SA PART DE VÉRITÉ
Partant de l’atelier de novembre 2014 qui avait généré une proposition de réforme des dispositions du Titre 4 du projet de code de la presse avec à la clé une ébauche de textes et un projet de charte d’éthique et de déontologie, l’Association des Editeurs et Professionnels de la presse en ligne a initié de nouveaux échanges étalés sur 72 heures et dont la cérémonie solennelle de lancement a eu lieu jeudi à Saly sous la présidence de Yakham Mbaye, Secrétaire d’Etat à la communication et El Hadj Hamidou Kassé, ministre en charge de la communication du Président de la République. Un moment important mis à profit par Ibrahima Lissa Faye pour dire certaines vérités et pointer du doigt sur certaines tares qui alourdissent le fonctionnement de la presse en ligne au Sénégal.
« Les agissements d’une partie de la presse en ligne inquiètent et inspirent des mesures hardies. Des tenants de sites d’informations sont capables du meilleur comme du pire pour accroitre drastiquement le taux de clics. Des images ou des informations rocambolesques et invraisemblables venant d’autres contrées de la planète sont tropicalisées et servies aux internautes sénégalais. Plus grave, ce sont les dérives liées aux atteintes gratuites à la vie privée des individus, à leur honorabilité et à leur dignité.
Des exemples aussi hallucinants qu’ahurissants peuvent ainsi être cités ». Le constat amer que fait le Président de l’APPEL n’est, selon lui, que la résultante d’un certain nombre de réalités que seules les lamentations ne changeront point. « Ces perditions et manquements, dit-il dans son discours préliminaire, trouvent leur substrat dans une recherche effrénée de trafic simplement pour rentabiliser. Avec moins de 100.000 francs CFA, on peut créer un site. Et avec un minimum de technicité, on peut en tirer des revenus mensuels supérieurs ou égaux à un salaire moyen de l’Administration sénégalaise ».
Faible de son nombre impressionnant ( 200 environs), les sites d’informations en ligne présentent, à en croire Ibrahima Lissa Faye, des visages divers et proposent des productions parfois qui frisent le scandale. Face à cette situation pour le moins ahurissante, Ibrahima Lissa Faye en appelle à la responsabilité de tous. « Nous sommes tous concernés, nous sommes tous responsables de ce grand bazar. L’Etat observe et laisse pourrir la situation, pendant que les professionnels des médias préfèrent les critiques et quolibets à toute idée de renoncer à ces pratiques qui n'honorent pas la presse, en général, et le journalisme en ligne, en particulier ». D’où, décline-t-il, toute la nécessité pour l’APPEL, forte d’une soixantaine de membres, d’alerter, de proposer des solutions et de réprimander si besoin en est, par le biais de sa commission "éthique et déontologie". « Elle fait des rappels à l’ordre fréquents, des mises en garde, saisit le Tribunal des pairs du CORED et même propose des rapports circonstanciés, bien détaillés pour l’exclusion de membres multirécidivistes ». Il signalera qu’un site a même été exclu.
Ibrahima Lissa Faye de préconiser dès lors, la mise en place d’ « un cadre normatif de qualité, adapté aux exigences de l’heure » et d’espérer que l’atelier entamé sera efficient à proposer des mécanismes de labellisation reposant sur un ensemble de référentiels de qualité. Il sera question de fournir un ensemble de référentiels pour un contenu de qualité, une bonne gestion des entreprises. Un appel solennel mais pressant sera lancé à l’Etat l’invitant à faciliter le vote du code de la presse.
APPEL
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