LE CNRA DÉNONCE LE NON-RESPECT DES RÈGLES ÉTHIQUES ET DÉONTOLOGIQUES
Diffusion d’images indécentes et appels à la violence relayés par les médias
Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), qui a constaté la diffusion d’images indécentes et des appels à la violence relayés par des médias, appelle ces derniers aux respects des règles éthiques et déontologiques. Dans un communiqué rendu public vendredi dernier, l’organe de régulation des médias a rappelé les conséquences qui peuvent découler de la violation des stipulations du cahier des charges.
Des images indécentes diffusées à la télévision, c’est ce que déplore le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra). Dans un communiqué rendu public vendredi dernier, l’organe de régulation des médias fait remarquer qu’il a été constaté «la recrudescence de la pratique répréhensible des chaînes de télévision, consistant à exposer des dépouilles mortelles (enveloppées dans un linceul laissant apparaître une étiquette d’identification pendant à l’orteil)».
Ceci dans le but «d’illustrer des sujets ou des reportages dans certaines émissions, à l’occasion de la couverture des événements survenus à Mina au dernier pèlerinage à la Mecque et d’un Sénégalais tué au Nigeria».
Jugeant ces faits graves, «le Cnra engage l’ensemble des éditeurs de services audiovisuels à cesser immédiatement la diffusion d’images de dépouilles mortelles, et à veiller scrupuleusement à ce que de telles situations ne se reproduisent».
Dans le document, le Cnra rappelle que «la diffusion de telles images constitue une violation des stipulations du cahier des charges». De même il soutient qu’«elle porte préjudice aux familles des victimes et heurte la sensibilité du public».
«Les règles éthiques et déontologiques exigent des acteurs de l’audiovisuel, un strict respect de la dignité humaine. Elles ne sauraient s’accommoder d’une exploitation d’images de dépouilles mortelles pouvant accentuer des situations de détresse extrême, profondément traumatisantes», a-ton souligné dans le communiqué.
D’après le Cnra, «le non-respect de cette injonction pourrait entraîner la suspension partielle ou totale des programmes du contrevenant conformément aux dispositions des articles26à29delaloi2006-04du04 janvier 2006 portant création du Conseil national de régulation de l’audiovisuel».
«Les appels à la violence relayés par les médias» fustigés
Dans le même document, l’organe de régulation de l’audiovisuel a également fustigé «les appels à la violence relayés par les médias». Selon le Cnra, «le conflit entre députés du Pds autour de la présidence du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates et la validation d’une des listes par l’Assemblée nationale ont suscité des propos quelquefois violents ou irrévérencieux».
«Ainsi, a-ton entendu un responsable politique, de surcroît ancien parlementaire et ancien président de groupe parlementaire, inviter les députés de son parti à ne pas reconnaître le président de l’Assemblée nationale et à paralyser le fonctionnement de l’institution qu’il dirige par des actes contraires à la loi et à l’ordre public», a-t-on dénoncé dans le communiqué.
De l’avis des membres du Cnra, «ces propos n’auraient pas eu l’ampleur qu’ils ont eue si les médias ne les avaient pas relayés sans discernement ni sans mesurer l’incidence sur la crédibilité de l’institution parlementaire».
«Cette déclaration engage les organes de presse qui l’ont relayée, étant entendu que, d’un point de vue juridique, le média qui diffuse des propos répréhensibles en est comptable au premier chef. D’un point de vue moral, la médiatisation de cette violence verbale est un manquement au respect dû au public, mais aussi à une institution de la République», fait savoir le Cnra.
Qui est d’avis que «même si le débat politique comporte souvent des abus de langage, les médias n’ont pas vocation à être le reflet ni à se faire l’écho de cette violence». «Une presse consciente de son éthique doit refuser de relayer des déclarations incendiaires de quelque nature que soient ces dernières», a-t-on indiqué.