LE MINISTRE MOUSSA BOCAR THIAM RECADRÉ SEVEREMENT PAR L’URAC
Une réplique salée lui a été adressée par son hôte du jour, le président de l’Union des Radios Communautaires (URAC), Talla Dionne, qui a rappelé que le ministre est dans son rôle et que l’URAC soutient entièrement le journaliste.
Le ministre de la Communication, Me Moussa Bocar Thiam, qui s’est prononcé sur l’affaire Pape Alé Niang, a une fois encore défendu le régime et la justice qui a arrêté notre confrère en brandissant l’argument selon lequel, le journaliste a commis une infraction qui est punie par la loi. Une réplique salée lui a été adressée par son hôte du jour, le président de l’Union des Radios Communautaires (URAC), Talla Dionne, qui a rappelé que le ministre est dans son rôle et que l’URAC soutient entièrement le journaliste.
En visite à l’Union des Radios Communautaires (URAC), le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Me Moussa Bocar Thiam, est encore revenu sur l’affaire Pape Alé Niang qui a été arrêté pour avoir publié des informations classées secret défense. Pour lui, il est tout à fait normal que les journalistes soutiennent leur confrère. « Vous savez, ma position par rapport au cas de Pape Alé Niang est claire. Aujourd’hui, beaucoup d’acteurs de la presse le soutiennent par principe, ce que l’on peut comprendre aisément parce que, c’est un membre de la corporation qui est en difficulté, qui est dans les liens de la détention’’, a soutenu le ministre, ancien patron de l’Agence judiciaire de l’Etat (AJE). Cependant, il estime que c’est une infraction commise par un membre d’une corporation.
Selon lui, c’est un citoyen comme tous les autres citoyens sénégalais. ‘’Il a commis une infraction de droit commun. Cela ne concerne pas l’ensemble des journalistes ni tout le secteur, mais, un citoyen qui a eu à commettre des infractions punies par la loi. Cela n’a rien à voir avec la liberté de la presse ou des textes, des dispositions ou des pratiques que l’Etat du Sénégal est en train de mener contre un secteur ou des journalistes’’, a lancé, hier le ministre au terme de sa visite à l’URAC. Il a rappelé que l’article 5 du Code de la presse a été discuté et amendé par tous les journalistes. Me Moussa Bocar Thiam a souligné que tout le monde est d’accord avec les principes de la liberté d’expression, ainsi que le journalisme responsable, mais, précise-t-il, il y’a des exceptions.
La réplique du président de l’URAC
‘’Il y a des domaines dans lesquels, un journaliste ne peut passe prononcer comme le domaine du secret-défense. Les articles 5, 11, 13 du Code de la presse le stipulent. Je veux juste rappeler aux frères journalistes avec qui je partage le secteur que ce n’est pas tout combat d’un journaliste qui est le combat de tous les journalistes. Ce n’est pas un combat de la corporation’’, a déclaré le ministre qui n’a fait que répéter ses propos tenus dimanche dans une radio de la place au cours d’une émission.
Le président de l’Union des Radios Communautaires à laquelle il rendait visite n’a pas tardé à réagir. Pour Talla Dionne, le ministre est dans son rôle. ‘’Nous soutenons entièrement notre confrère Pape Alé Niang qui n’a fait que son travail. A savoir : faire de l’investigation sur des faits réels qu’il a portés sur la place publique. On parle de secret défense, alors que dans le scandale des 45 milliards de francs CFA qui ont permis d’acheter des armes et qui a été publié par des journalistes étrangers, ceux-ci n’ont jamais été inquiétés, mais c’est un journaliste sénégalais qu’on arrête pour avoir publié des informations classées secret défense’’, a répondu le président de l’URAC. Il a souligné que la structure qu’il dirige est membre de la Coordination des Associations de Presse (CAP) et va prendre part à toutes les rencontres organisées dans le but de soutenir notre confrère.