LE RAPPEL DE L’AMBASSADEUR DU SÉNÉGAL AU QATAR, UN DES SUJETS EN EXERGUE
L’annonce du rappel de l’ambassadeur du Sénégal au Qatar, intervenue mercredi, vient contester un tout petit peu la prééminence des sujets politiques, la livraison de jeudi de la presse quotidienne demeurant toujours intéressée pour l’essentiel par la perspective des législatives du 30 juillet prochain.
Dans une déclaration transmis mercredi aux médias via les services du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, le gouvernement sénégalais a annoncé avoir décidé de rappeler son ambassadeur au Qatar, une mesure qui devait prendre effet le même jour.
Le quotidien national Le Soleil, comme la plupart des médias, se fait l’écho de cette mesure par laquelle le gouvernement dit exprimer sa "solidarité agissante" à l’Arabie Saoudite, aux Emirats Arabes Unis, au Bahreïn et à l’Egypte.
Ces quatre pays du Golfe et le Yémen, l’Arabie Saoudite en premier, ont annoncé lundi avoir décidé de rompre leurs relations diplomatiques avec le Qatar, qu’ils ont décidé d’isoler totalement en lui fermant leur espace aérien et leurs frontières terrestres et maritimes.
Ils justifient cette rupture avec leur voisin par son "soutien" à des organisations terroristes, y compris Al-Qaïda, l’État islamique et la confrérie des Frères musulmans.
Le Qatar a réagi en affirmant que ses voisins du Golfe envisagent de le mettre "sous tutelle" et d’étouffer son économie.
"Dans la situation actuelle de crise au Golfe marquée par l’isolement du Qatar, le Sénégal a décidé de se ranger du côté de l’Arabie saoudite, de Bahreïn, des Emirats et ses alliés", écrit Le Témoin quotidien. Le gouvernement sénégalais "prend fait et cause en se rangeant derrière les Saoudiens", note Vox Populi.
"Qu’avons-vous à récolter dans cette guerre de pétro-monarques du Golfe et qui oblige Macky Sall à rappeler l’ambassadeur du Sénégal au Qatar ? Le gouvernement nous doit des explications pour nous convaincre de l’utilité de se mêler d’une bataille de têtes couronnées dans le Golfe où résident les régimes les plus autocratiques au monde", écrit le journal Le Quotidien.
"Diplomatiquement, la cible de la dynastie Saoud est le richissime émirat gazier, électron libre de la péninsule, qui est sommé de rentrer dans les rangs en rompant avec l’Iran. A moins que l’Arabie Saoudite nous impose sa vision des relations internationales pour qu’on soit digne de son amitié et bénéficie de sa générosité", observe le même journal.
Dans ce contexte, Enquête s’interroge : "Quel sort pour Karim Wade ?", le fils de l’ancien chef de l’Etat sénégalais Abdoulaye Wade, condamné pour enrichissement illicite et détenu à Dakar avant d’être exfiltré nuitamment de sa cellule vers le Qatar, le 23 juin dernier.
"Certains diplomates sénégalais craignent que le procureur de Doha ne lève un pan de voile sur les conditions de la libération de Karim Wade en guise de représailles", rapporte Enquête. D’autant que cette question avait un temps suscité la controverse au Sénégal,
S’agissant des prochaines législatives, Vox Populi ouvre sur les assurances du porte-parole du gouvernement e de l’Alliance pour la République (APR, au pouvoir), Seydou Guèye, selon lequel "les élections législatives ne seront pas reportées, la question n’est pas à l’ordre du jour".
Selon lui, envisager cette perspective, "c’est s’avouer déjà battu" par Bennoo Bokk Yaakaar (BBY), la coalition formée par le parti au pouvoir et ses alliés, ajoute Seydou Guèye, dont les propos semblent être une pierre dans le jardin de l’opposition.
Le Témoin quotidien revient sur les investitures contestées, en affichant : "Le PDS au bord de l’implosion". L’Observateur ouvre sur "Les hommes du président" pour ces législatives, citant notamment le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne, qui dirige la liste nationale de BBBY.
"Tout devrait se jouer entre cinq grandes coalitions", selon Walfquotidien. "Beaucoup ont postulé mais très peu vont siéger à l’Assemblée nationale. L’écrasante majorité des listes n’auront pas de députés", écrit ce journal.
Pendant ce temps, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) "appelle à l’équité et à l’équilibre" (Sud Quotidien), à la faveur de la précampagne électorale qui démarre à partir de vendredi minuit. "Le CNRA brandit la cravache", selon L’As.
"À moins de deux mois des élections législatives du 30 juillet", le CNRA "est monté au créneau pour appeler les médias au respect du Code électoral qui encadre les médias dans les différentes phases de la campagne", souligne le même journal.
"Le CNRA fixe les règles du jeu", souligne le journal Le Quotidien, qui revient également sur l’appel du CNRA, qui a invité "au respect des règles" (Le Soleil).