LES EMPLOYÉS DE PANAPRESS SE RADICALISENT
Les employés de l’agence Panapress n’en peuvent plus - Déjà en grève de la faim depuis plusieurs jours, les employés comptent durcir le ton pour exiger le paiement de 40 mois de salaire
Les employés de l’agence Panapress n’en peuvent plus. Déjà en grève de la faim depuis plusieurs jours, les employés comptent durcir le ton pour exiger le paiement de 40 mois de salaire. ils l’ont fait savoir lors d’un point de presse organisé hier à leur siège
Portée sur les fonts baptismaux en 1979 par la défunte OUA, devenue Union africaine pour permettre à l’Afrique de se doter d’un outil de communication privilégié, l’agence PANAPRESS est dans une situation agonisante, ses employés aussi. Ces derniers n’ont pas reçu leur salaire depuis 40 mois. Et pour exiger le paiement de leurs arriérés, ils ont entamé depuis quelques semaines une grève de la faim illimitée, affirmant, «ne rien exclure désormais». «Il faut savoir que maintenant, on exclue plus rien parce que force est de constater que seule la lutte libère et on n’en peut plus», lance avec amertume le Secrétaire général du collectif des employés de l’agence Amadou Abdoul Sakho.
Face à la presse et devant ses collègues qui laissaient entrevoir beaucoup de chagrin, le journaliste a soutenu que : «40 mois, c’est quelque chose qui défie même la raison mais d’abord, il fallait gérer l’image de l’Afrique parce que l’agence a été mise en place par des Africains mais malheureusement, ils ne sont pas capables de la gérer, ce qui pose problème. Tellement de sacrifices ont été consentis pour monter cette agence. Déclarer à la face du monde, que l’agence qui a été montée pour reprendre l’information africaine est en train de mourir parce que simplement les Etats africains n’ont pas contribué, c’est inacceptable.
A l’échelle africaine, le budget de la PANA n’est rien ». «On ne voulait pas montrer cette image dégradante de l’Afrique et nous avons tout fait pour ne pas entrer en crise avec la direction mais maintenant, rien n’est exclu, quitte à recourir à l’OIT, les ambassadeurs, les organismes de défense de la presse ou encore les organisations des droits de l’homme parce que c’est une question de dignité qui se pose», dit-il.
Le président du collectif est, pour sa part beaucoup plus intransigeant. «Rien de claire ne sort de la bouche du directeur et nous avons décidé d’entamer une grève illimitée jusqu’à ce qu’une solution à cette crise soit trouvée et aujourd’hui nous réclamons le paiement intégral de nos arriérés», indique M .Sow. «Jusqu’ à présent, on est à un mois de grève, la direction ne nous a pas appelés pour discuter du mémorandum et cela est perçu par le personnel comme un manque total de considération», dit-il. Très remonté contre la direction de l’agence il révèle que : «Les employés n’ont pas de couverture maladie et vivent des situations très difficiles dans leurs ménages et pour certains leurs enfants ont été renvoyés de l’école». Il faut signaler que cette situation d’arriérés de salaire touche tous les agents de la PANA éparpillés à travers le continent dont une quarantaine au Sénégal.