LES MÉDIAS PUBLICS ÉPINGLÉS
La RTS, Le Soleil et l'APS au service de Benno Bokk Yaakaar
Le Conseil national de régulation de l’Audiovisuel a beau mettre en garde, rien n’y fait. Le parti pris des médias publics dans la campagne est plus que manifeste. Que ce soit le Soleil, l’APS ou la RTS, on n’a d’yeux que pour Benno et sa tête de liste nationale.
«Couverture de l’élection législative se fait dans le respect du Code électoral qui encadre le travail des médias dans les différentes phases : précampagne, campagne électorale et fin de la campagne».
Ce rappel du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) est tombé dans l’oreille d’un sourd au vu de la couverture de la campagne faite par les organes de presse publics. L’équilibre recommandé dans de telles circonstances est foulé du pied. Ignoré comme lors du dernier référendum, quand l’organe dirigé par Babacar Touré multipliait les mises en garde, appelant au respect de la pluralité des opinions.
«En ce qui concerne le service public audiovisuel, nous constatons que la Radiodiffusion Télévision sénégalaise (RTS) évoque quasi exclusivement le camp du OUI. Elle se livre par ailleurs à de la propagande déguisée par exemple en faisant la promotion du OUI au référendum sous prétextes détournés». Rien n’y avait fait, la RTS avait continué à faire la part belle au camp du pouvoir.
Avec la campagne des élections législatives du 30 juillet prochain, c’est le même scénario qui est dessiné. Sauf que cette fois, ce n’est pas seulement la RTS qui est à épingler. Le Soleil, l’APS ont rejoint leur sœur dans la mauvaise pratique. Entre le 10 juillet à maintenant, l’Agence de presse sénégalaise a consacré 34 articles à la coalition Benno Bokk Yaakaar.
11 articles rendent compte des activités du Premier ministre. Pendant ce temps, dans le même intervalle de temps, la coalition Leraal de Me El Hadji Diouf n’a été évoquée que dans un seul article (loin d’être bien écrit d’ailleurs). Pour Maître peut s’estimer heureux au vu du blackout dont sont victimes de nombreuses autres listes.
Même constat pour ce qui concerne Le Soleil (voir photo). Comme si le directeur, qui est pris à la gorge par les syndicalistes, cherche à amadouer le Premier ministre et son équipe pour se tirer d’affaire. Pour ces législatives, le quotidien n’est national que de nom.